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Le bâillement, le réflexe physiologique le plus partagé dans le monde, possède un formidable pouvoir sur notre état de stress. Découvrons-le...

Au cours de sa vie, l’homme bâille en moyenne 250 000 fois. Réflexe physiologique le plus répandu et le plus partagé, le bâillement concerne presque tous les vertébrés. Signe d’empathie, d’ennui, de fatigue ou d’éveil, ce comportement, souvent perçu comme malpoli (à tort), n’a rien d’anodin. Entre autres, il aide toute personne normale à se détendre dans des moments de stress intense. Vivement conseillé, le bâillement agit donc comme un anti-stress naturel, sans coût et à portée de tous.

Pourquoi baille-t-on ?

Durant le sommeil, les muscles des voies aériennes se mettent en mode (quasi) off, leur activité diminue grandement. Au réveil et afin de remettre ces muscles en mouvement, les bâillements ainsi que les étirements viennent jouer leur rôle libérateur. Ils permettent d’ouvrir les voies aériennes, de provoquer de profondes inspirations et donc d’oxygéner le sang. L’énergie du corps reprend vie. En médecine chinoise, le bâillement est préconisé pour faire circuler correctement cette énergie vitale et l’amener à se libérer du stress qui la paralyse. Les fonctions respiratoires et digestives s’en retrouvent stimulées de même que les organes internes.

Notre corps subit des changements constants, le bâillement est aussi le signe du passage d’un état à un autre. Il indique au cerveau qu’une modification physique est en cours et accroit notre vigilance. Lorsque notre tonus baisse de façon indésirée, le réflexe du bâillement apparait justement pour contrer l’effet de fatigue. Il alerte le cerveau et sert en quelque sorte de coup de boost pour une meilleure concentration. Expression d’un besoin, messager de l’organisme, ce réflexe entraine également un phénomène de mimétisme important. Voir quelqu’un bâiller, surtout une personne proche, nous incite à l’imiter. Bon à savoir : le mimétisme est propre aux primates.

Le bâillement pour trouver la détente

Dans le yoga ou la méditation, la respiration occupe une place centrale et c’est souvent en exerçant ces pratiques que nous prenons conscience de ses bienfaits, principalement de son action anti-stress. Le bâillement, allié à la respiration, participe aussi pleinement à cette détente. Devant le danger, notre organisme produit de l’adrénaline, il est en état de « stress ». Cet état naturel et protecteur nous permet de fuir ou de combattre. Ce qui est néfaste réside alors dans l’accumulation du stress, dans son intensification qui n’autorise pas le cœur à se calmer et aux tensions musculaires de s’abaisser. Il devient alors essentiel de se relaxer tout au long de la journée en usant du bâillement (et de la respiration). Provoqué plusieurs fois par jour, ce comportement physiologique conduit à une détente du diaphragme similaire à celle produite par une respiration profonde. La clef se trouve donc dans l’entrainement. Exerçons notre mâchoire et nos muscles à bâiller, de manière conditionnée. Dans chaque situation de stress, de fatigue, d’usure, il est bénéfique de s’entrainer à respirer profondément et à bâiller pour qu’un jour tout se fasse naturellement. Baillons donc pour libérer notre corps et notre esprit des angoisses trop envahissantes !

(Anne-Sophie Debauche - EVG - Illustration : Sander Sammy via Unsplash)