Mobilité

L'idée, inspirée de ce qui se fait chez nos voisins hollandais divise déjà les spécialistes et fait hurler de nombreux navetteurs et automobilistes. Peut-on dès lors imaginer voir en Belgique un futur gouvernement baisser la vitesse maximale autorisée sur nos autoroutes de 120 à 100 km/h ?

Le gouvernement actuel étant en affaires courantes, quelle pourrait être la position d'une future coalition sur ce sujet ? La Dernière Heure a recueilli les réactions des partis politiques à ce propos.

Ecolo, relativement isolé sur ce sujet se déclare "ouvert au débat sur la vitesse sur les autoroutes, sur base de l’expertise de l’Institut Vias, afin de diminuer les pollutions et en même temps d’améliorer la sécurité routière et la mobilité". Les Verts souhaitent en fait s'aligner sur les recommandations de Vias qui plaide pour une vitesse et un flux de véhicules homogène afin d’améliorer la mobilité sur les routes, de limiter la consommation de carburant et donc l’impact sur l’environnement. "Globalement, l’Institut estime que cela passe par la modération de cette vitesse, en particulier aux heures de pointe et dans les zones congestionnées et/ou accidentogènes", explique Lauriane Douchamps, porte-parole d’Ecolo. "Cette mesure produirait de nombreux effets positifs par rapport à la situation actuelle: baisse des temps de parcours jusqu’à 25 % grâce à la hausse de la vitesse moyenne des véhicules, baisse du nombre d’accidents de 3 % et de tués de 6 %, réduction des émissions de particules fines de 7 %," précise-t-elle.

Du côté des libéraux, le MR ne se dit pas opposé à cette mesure mais défend paradoxalement une hausse de la vitesse sur certains tronçons. "Nous ne privilégions pas une décision généralisée en Belgique", nous assure Christophe Cordier, porte-parole du MR. "Nous considérons qu’une approche selon les réalités est nécessaire. Notre réseau n’est pas identique à celui des Pays-Bas. (...) Selon les flux de trafic et les particularités des tronçons, nous privilégions une approche permettant des vitesses dynamiques et régulées selon les spécificités de chaque secteur. Ainsi, il peut être opportun de réduire la vitesse ou de l’augmenter en fonction des réalités en temps réel et des particularités du réseau."

Défi, lui, se dit défavorable au principe des 100 km/h sur nos autoroutes mais exclut de relever la vitesse maximale autorisée à 130 km/h, contrairement au MR. "Nous avons porté et défendu l’idée de la zone 30 généralisée avec quelques axes structurants à 70 km/h à Bruxelles", précise le porte-parole du parti qui estime toutefois "qu’on pourrait imaginer de faire descendre la vitesse sur les voies régionales wallonnes de 90 km/h à 70 comme en Flandre".

Le CDH est également peu enthousiaste à l'idée d'une baisse généralisée de la vitesse autorisée sur nos autoroutes. "La priorité est déjà de faire respecter les limitations actuelles et de réduire les vitesses en centre-ville", indique la porte-parole du parti.

Le PS, de son côté, explique que cette question est en cours d’analyse au sein de son centre d’études et que la question n'a pas encore été tranchée.

Rappelons que, selon Vias, "baisser la vitesse à 100 km/h ferait beaucoup de bien. Cela permettrait de déplorer une dizaine de tués en moins chaque année et autour de 95 accidents en moins."

L’actuel Ministre de la Mobilité, François Bellot (MR), avait en son temps tenté de porter la vitesse autorisée à 130 km/h sur certains tronçons, modifiant le Code de la route. Sans succès

(LpR/Picture : Pixabay)