Le 30 dans toutes les villes, la nouvelle norme ?
Sur les antennes de la radio RTL, la directrice de la Sécurité routière du Grand-Duché, Isabelle Medinger, a plaidé pour une généralisation des 30 km/h dans toutes les villes de son pays. Et ce même si les citoyens ne sont pas majoritairement pour cette mesure. Son association revendique d’ailleurs que « la politique ne doit pas se laisser guider par les sentiments ou les habitudes des gens ». En bref, il faudrait que les autorités politiques imposent les 30 km/h comme règle générale partout en agglomération. Plusieurs grandes villes ont déjà franchi ce cap. C’est notamment le cas, pour les plus importantes, d’Amsterdam, Berlin, Bruxelles, Helsinki, Madrid et Paris. On pourra bientôt ajouter Milan, et plein d’autres. Une limitation qui se multiplie donc. Surtout dans les villes à forte urbanisation. Toutefois, des municipalités de plus petites communes ont aussi décidé de limiter la vitesse dans leurs rues résidentielles, et même parfois sur l’unique axe principal de leur village.
Pourquoi 30 km/h ?
Cette vitesse de 30 km/h est présentée comme étant la plus adéquate dans les zones où plusieurs usagers de la route sont susceptibles de se rencontrer : automobilistes ; conducteurs d’utilitaires, de poids lourds ou de bus ; cyclistes ; piétons ; motards ; trottinettistes ; etc. Il est vrai que plutôt que de diminuer significativement la pollution, elle réduit le bruit de la circulation et, surtout, le risque de blessure grave en cas de collision. Paradoxalement, à Bruxelles par exemple, les trams sont parfois exemptés de cette limitation ! Il faut noter que la Luxembourgeoise Mme Medinger a également insisté sur la nécessité de « mettre en place les infrastructures nécessaires ». En soi, c’est là la grande différence entre les villes précédemment citées : la visibilité de la limitation.
Sécurité, logique et respect
Dans les endroits où la signalisation et la voirie sont adaptées, le 30 km/h est plus facilement acceptable, car, en fin de compte, il est difficile d’y aller beaucoup plus vite. Par contre, quand une grande avenue est à 30 km/h malgré des aménagements séparés protégeant les usagers faibles en évitant les rencontres avec les véhicules, cela ne semble pas logique, voire punitif. Il est alors plus difficile pour les usagers motorisés d’admettre cette restriction. Et de la respecter. La responsabilité ne doit reposer que sur les seules épaules des usagers de la route. Mais aussi sur celles des autorités. Ces dernières doivent s’efforcer à rendre la mobilité accessible, lisible, sécurisée et agréable pour tous.
(Olivier Duquesne – Source : Virgule.lu / Picture : © Olivier Duquesne)