Attestations de retard SNCB: trop faciles à obtenir?
Chaque année, la SNCB délivre des milliers d’attestations qui permettent aux navetteurs ou aux étudiants de justifier un retard auprès de leur école ou de leur employeur.
Mais il semblerait que ces attestations sont tellement faciles à obtenir qu'elles sont progressivement devenues la panacée. Certaines écoles bruxelloises ne compteraient ainsi plus les justificatifs fournis par leurs élèves, ravis de l'aubaine.
Il faut dire que pareille attestation s'obtient en quelques secondes sur le site de la SNCB (ou de la STIB), même pour un trajet que vous n'avez jamais emprunté.
Et vu la ponctualité très relative des trains en Belgique, il n'est pas difficile de s'inventer un trajet fictif. Pour une attestation fournie par la SNCB, il suffit de rentrer votre (prétendue) gare de départ ou d’arrivée sur le site web des chemins de fer. Apparaît alors la liste de tous les trains en retard ce jour-là, à l’heure que vous aurez choisie. 30 secondes plus tard, l'attestation de retard est téléchargée, dûment signée par un responsable clientèle de la SNCB.
Mais quelle est la valeur légale de ces attestations ? La Dernière Heure a posé la question à Olivier Lambert, un avocat spécialisé dans le droit du travail. Selon lui, sur un plan strictement légal, si elles permettent bien de prouver que le train concerné était effectivement en retard, elles ne prouvent pas que l'employé ou l'élève en retard était à bord.
"Ces attestations ne sont pas toujours suffisantes aux yeux de l’employeur. Quand un salarié arrive en retard, c’est à lui d’en justifier les raisons. Il doit fournir tous les documents possibles qui puissent aller dans son sens. Les attestations de retard en font partie. Mais ce n’est pas toujours suffisant," prévient l'avocat.
(LpR/Picture : Belga )