C’est la guerre de la vitesse sur le Périphérique de Paris

Il n’y a pas que le maintien des anneaux olympiques sur la tour Eiffel qui crispe à Paris. La limitation de vitesse du périphérique à 50 km/h est l’enjeu d’un bras de fer juridique. Ambiance…

À son ouverture en 1973, on pouvait rouler (hors embouteillages) à 90 km/h sur le Périphérique de Paris. En 1993, la vitesse est passée à 80 km/h. Depuis 2014, c’est 70 km/h. Et à partir d’ octobre 2024, ce sera sans doute 50 km/h. Une baisse drastique, puisque la limitation de vitesse sera ainsi réduite de 37,5% en 10 ans ! Cependant, ce n’est pas gagné. Anne Hidalgo, maire de Paris, a beau assurer que la vitesse passera bien à 50 km/h en octobre, elle doit faire face à de nombreuses oppositions.

Quid de la préfecture

Le Préfet de police de Paris, Laurent Nunez a notamment été cité comme un frein possible. Mais légalement, la Mairie peut décider seule de la limitation de l’anneau routier de 35 km autour de la capitale. Même s’il serait plus serein d’avoir l’aval de ce haut fonctionnaire. Lequel regrette l’absence d’une étude d’incidence et de report du trafic. D’autant que la mairie de Paris veut fondamentalement transformer le Périphérique en boulevard urbain, végétalisé, avec voies réservées pour le covoiturage…

Bataille juridique

Ceci dit, les opposants à cette mesure ne vont pas désarmer. Des plaintes en justice semblent inévitables. Tant de la part d’associations représentants les automobilistes que des voix s’intéressant au sort des habitants de la banlieue parisienne, les fameux Franciliens. Une des solutions juridiques serait de permettre à l'État de reprendre le contrôle du périphérique par voie légale. Et d’ainsi en définir la limitation de vitesse pour l’intérêt commun. Car cet axe est en grande majorité utilisé par les véhicules en transit ou venant d’Île-de-France. Moins par les Parisiens qui ne représentent que 20 % des usagers du Périph’. Même si réduire la vitesse aura un impact positif sur le bruit et la pollution pour les riverains.