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La Renault Scenic a bien changé et joue à l’Espace

Renault a osé électriser un de ses best-sellers pour les familles. La Scenic E-Tech est 100 % électrique et le restera. Petit test avec la variante « Long Range » pour regretter ou non le bon vieux moteur thermique.

La vente des voitures électriques ne décolle pas (encore). Pourtant, Renault a estimé que l’apprécié Scenic pourrait vivre uniquement avec une motorisation électrique. La marque au losange a une large gamme, et le client pourra toujours trouver un modèle thermique ou hybride à son pied, y compris chez Dacia. D’autant que la familiale quitte le profil du monospace pour celui du SUV. Ce qui change un peu la donne, notamment en matière de modularité. Le coffre est grand, certes, mais très profond ! Néanmoins, cette 5e génération est généreuse : 545 l sous le couvre-bagages et 1670 l en rabattant tout. C’est excellent, mais sans plancher plat !

C’est Versailles ici

Les passagers arrière sont très gâtés dans la « Voiture européenne de l’année 2024 ». Il y a vraiment beaucoup de place à l’arrière. Pas autant que dans un palais, mais suffisamment pour accueillir confortablement de grands adolescents (ils ont apprécié). Toutefois, pas de climatisation personnalisée pour eux. Mais l’habitacle intègre un support de tablette via l’accoudoir central arrière, autrement dit au le dos de la place centrale, là où il y a les porte-gobelets. Vu qu’ils ne veulent pas décrocher de leur écran, au moins, il sera bien positionné ;-) La Scenic a perdu, par contre, son 3e siège avec fixations Isofix. Même si cette 3e place est plutôt large. Ah oui, tiens, il n’y a plus de Grand Scenic à 7 sièges. Il faut croire que même recomposées, les familles c’est 5 personnes maximum maintenant.

Compositeur de renom

La Renault Scenic E-Tech Long Range (comprenez à grande autonomie) dispose d’une batterie de 87 kWh (92 kWh bruts) et d’une puissance moteur de 218 ch (160 kW) avec un couple de 300 Nm. Ça pousse bien, évidemment. En prime, la motricité des roues avant est rarement prise en défaut. En agglomération et sur les routes de campagne, la Scenic a le bon goût de rester sobre en électricité. Il est possible de miser sur plus de 500 km d’autonomie en conduite urbaine et périurbaine. Surtout en utilisant au mieux la régénération au freinage réglable via des palettes au volant. Par contre, on entend bien ce qui se passe sous le châssis. Un petit manque d’insonorisation. Pour sentir notre présence, les passants que l’on croise en ville ont droit à une mélodie composée par Jean-Michel Jarre, star de la musique électronique des années 80. À condition de la choisir dans l’un des nombreux menus de la tablette centrale. Pour en profiter aussi au volant, il faut rouler lentement avec les fenêtres ouvertes. 

20 kWh

Sur autoroute, pas question de laisser le vent entrer à tout-va. Pour l’économie de carburant, il vaut mieux faire confiance à la climatisation grâce à la pompe à chaleur de série. Néanmoins, sur le long ruban de bitume, on est loin des 625 km promis par l’autonomie WLTP. J’ai allègrement dépassé les 20 kWh/100 km entre Liège et Bruxelles à 120 km/h, au retour d’un match de hockey sur glace, en fin de soirée, dans la brume à une température de 6 °C. Un peu d’arithmétique permet de constater qu’il est possible de faire de bons relais de 350 km entre deux bornes (libres). Durant la semaine, la charge rapide théorique de 150 kW, je ne l’ai pas rencontrée. J’étais plutôt à 80 kW en courant continu DC. Notez que mon exemplaire d’essai avait l’option de chargeur en courant alternatif AC (pour la borne à la maison) de 22 kW. Un « cadeau » à 1500 € pour éviter la charge lente de série à 7,4 kW. Ressortons la calculette. Recharger 80 kWh (si on a bien roulé) à du 7,4 kW, cela prend : « euh, du temps ? ». Oui, une bonne dizaine d’heures. La prise n’est pas installée à l’arrière ni dans la « calandre », mais sur l’aile avant droite.

Trois commodos à droite

Voiture agréable à l’œil, sans prise de risque, le nouveau Scenic est vraiment confortable et sûr. Son allant discret par la fée électricité confère un sentiment de salon roulant. Le conducteur adepte du « peu importe la motorisation, du moment que ça avance » sera rassasié. Et ses invités à bord n’auront pas à se plaindre de rudesses déplacées. Par contre, au volant, la main droite a beaucoup de responsabilités : la commande de la transmission tout en haut, les essuie-glace au milieu et les commandes de la sono en bas. Le commodo de gauche, lui, regroupe tout ce qui concerne les phares et – pour ceux qui savent de quoi on parle – les clignotants.

Mon beau miroir

Notons la petite fantaisie à la mode, le rétroviseur central voit son miroir céder sa place, d’un petit coup de poussoir, à un écran diffusant l’image de la caméra de rétrovision. Au début, cela perturbe l’œil, mais avec le temps on s’y fait. Au moins, on n’a pas le spectacle affligeant de têtes d’ados fixés sur l’écran quand on vérifie la circulation dans son dos. Cette vision électronique dispose d’une belle panoplie de réglages pour avoir la meilleure image possible. Pour profiter de cette Renault Scenic, le budget familial devra se délester de plus de 45.000 € ou 44.000 CHF. Quant au modèle essayé pour ce test, avec ses options et sa finition Iconic, on était déjà à 55.290 € sur le marché belge !

(Olivier Duquesne – Source : Renault – Picture : © Olivier Duquesne)

Olivier Duquesne

Olivier Duquesne

Journaliste FR @ Tagtik - Rubriques auto et mobilité

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