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Le porte-drapeau du 4x4 US est-il à l’aise sur autoroute allemande ?

Avec la motorisation hybride rechargeable, le Jeep Wrangler 4xe affiche 381 ch. Une belle artillerie pour le descendant du héros de guerre du Débarquement de 1944. Indéniable commando en tout terrain, que vaut-il sur Autobahn ?

D’ordinaire, un Jeep Wrangler est paré pour s’éclater dans la boue, le sable, l’eau, la neige… Mais sur le bitume des portions sans limitation en Allemagne, peut-il tenir la cadence ? C’est le défi confié à un exemplaire du Jeep Wrangler 4xe Rubicon pour un aller-retour et quelques boucles vers la Westphalie. Il a pour lui une combinaison hybride de 381 ch. Une belle puissance délivrée par un 2 litres essence turbo de 272 ch (200 kW), accompagné par un moteur électrique de 100 kW (136 ch). La voiture peut être rechargée pour redonner sa capacité maximale de 17,3 kWh à la batterie.

Indémodable

Le principal atout du Wrangler, c’est son originalité. Certes, cela fait des décennies que le style évolue sans vraiment changer. Le coffre n’est pas des plus pratiques et le décor semble issu du passé. Mais c’est ça le truc attachant justement. Il n’y a pas de concessions. Y compris dans les possibilités de démonter les portes, montants et panneaux et de replier le pare-brise pour rouler sans couverture sur la plage (encore faut-il en trouver une où c’est autorisé) ou sur la digue. Pour notre trajet, on se contentera d’ouvrir le toit ouvrant électrique, en attendant de rejoindre l’autoroute. En Belgique à 120 km/h, les gros boudins et la structure même du Wrangler donnent déjà un avant-goût de l’aventure qui nous attend.

Vollgas (plein gaz en allemand)

Frontière allemande. Il faut encore un peu attendre avant de lâcher la bride. Une fois le panneau blanc barré visible, synonyme de vitesse libre, on appuie sur les gaz. Et les 381 chevaux ne sont pas des poulains de manège pour enfants. Ils sont bien là. Jamais sans doute un Wrangler n’a été aussi vif à la relance. Toutefois, le niveau sonore dans l’habitacle augmente. À plus de 150 km/h, cela devient vraiment du sport de tenir la voiture. D’autant qu’on approche de sa vitesse maximale de 156 km/h. Un raccord un peu boiteux a même fait danser le 4x4. Heureusement que les deux mains étaient sur le volant pour garder le cap. On va plutôt revenir à 140 km/h maxi. D’autant qu’il faut penser à pouvoir arrêter cet engin de 4,89 m et 2,3 tonnes. Le confort est plutôt convaincant. On a connu pire. Même si la nécessaire concentration à grande vitesse se révèle fatigante après une journée à sillonner le bitume allemand avec ce véhicule. En retournant à un rythme plus habituel sur les portions limitées à 130 km/h puis en Belgique à 120 km/h, la voiture a été placée en mode eSave pour recharger la batterie en roulant. Elle le fait plutôt bien. 

Extase ou désapprobation

Le retour dans la LEZ de Bruxelles (zone basse émission) s’est fait en silence avec le moteur électrique grâce à la batterie rechargée durant le trajet. Les passants ont deux profils : les admiratifs devant la bête et les dégoûtés devant ce monstre pollueur. Même s’il évolue en électrique à leurs côtés. En tout terrain, il est aussi zen de pouvoir progresser sans énerver le moteur thermique. Le Wrangler 4xe fait le travail sans se forcer. Toutefois, son antenne est vulnérable, car elle a tendance à toucher tout ce qui dépasse, notamment les branches. En plus, elle ne capte pas très bien le DAB. Par ailleurs, la boîte courte demande de la poigne, il ne faut pas avoir peur d’y aller franco pour enclencher le mode 4x4 souhaité. Enfin, pour la touche glamour, il y a Easter Eggs avec des dessins de la Willys, la Jeep des soldats américains de la 2de Guerre mondiale, notamment sur le pare-brise et le sélecteur de vitesse. Un plaisir (égoïste) à plus de 80.000 euros ou francs suisses quand même (ou 75.000 dollars canadiens).

(Olivier Duquesne – Picture : © Olivier Duquesne)

Olivier Duquesne

Olivier Duquesne

Journaliste FR @ Tagtik - Rubriques auto et mobilité

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