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Un long week-end à son volant, et la vie reprend des couleurs

On dit d’elle qu’elle est une rivale de la Porsche 911. Ce n’est pas forcément lui faire honneur. La Mercedes-AMG GT 63 est avant tout désirable pour elle-même. Et pour son caractère d’enfer avec son V8 biturbo rugissant.

Quelle voix ! La Mercedes-AMG GT 63 4Matic est une cantatrice de l’automobile. Une symphonie tapageuse dès le démarrage, mais jouissive. La mélodie est plus puissante encore quand on sait sur quels boutons appuyer pour faire sortir tous les instruments de l’orchestre cachés au fond de son V8 biturbo. Un moteur de 4 l développant 585 ch (430 kW). Un profil qui met bien trop de taxes dans les poches du contrôleur fiscal des pays prenant en compte la puissance et/ou les émissions de CO2. Mais s’il se frotte les mains pour son fisc adoré, il ne pourra pas profiter de tout ce que cette voiture a à offrir en plaisir. Na ! 

Les boutons du plaisir

Au bas du volant, il y a deux boutons à bien maîtriser. Ce sont ceux pour les réglages du comportement du coupé 2 portes. Il y a notamment celui à droite qui définit le mode de conduite. Au quotidien, autant rester en C pour Comfort. Mais dès qu’une route aux virages alléchants se présente à soi, loin des habitations, il est tentant de passer au moins en mode S (Sport). Et surtout, d’appuyer sur celui, à gauche, qui va débrider le son de l’échappement. Mieux encore, il ne faut pas laisser la main à la boîte auto à 9 rapports. Non, il faut jouer des palettes. Et là, la voiture est non seulement plus vive. Elle est aussi beaucoup plus chantante en filtrant avec la zone rouge. À faire exploser les parois d’un tunnel. Les pétarades et la musique rauque claquent encore dans mes oreilles plusieurs jours après le retour du bolide chez Mercedes.

À bout de souffle

Et il n’y a pas que les tympans qui sont mis à contribution. Tout le corps est mis sens dessus dessous à chaque accélération. Mes passagers peu habitués à ce type de sensations en sont restés bouche bée après avoir bien crié. Car, sans aide électrique, cette Mercedes-AMG GT 63 passe de 0 à 100 km/h en 3,2 s. Une joie de trop courte durée si on tient à son permis. Dès lors, on finit par espérer le feu rouge sur les grandes nationales et par sortir de l’autoroute pour le plaisir de prendre la rampe de lancement qui suit… avant de devoir lâcher le pied droit. Aussi adorable qu’il soit, ce coupé souffre quand même d’un certain embonpoint. Il pèse presque 2 tonnes. Cela ne se ressent pas à l’accélération. Mais un peu quand même lors d’un freinage appuyé.

Pas de régime

L’AMG GT a un amortissement vraiment très efficace au grand soulagement des vertèbres. Il est confortable en conduite quotidienne sur le mode C. Il devient plus dur au fur et à mesure qu’on opte pour les modes de conduite extrêmes. Cela s’accompagne aussi d’une adaptation de la direction, de la réactivité de la boîte et de la mélodie du moteur. Sans oublier l’aileron dynamique arrière, la transmission intégrale et le spoiler avant qui s’abaisse de 4 cm à partir de 80 km/h. Les 4 roues directrices facilitent les manœuvres de stationnement. Elles sont aussi de précieuses alliées pour le maintien de la caisse en virage à grande vitesse. Et comme la direction est ultraprécise, c’est littéralement le pied. Même si l’Alcantara sur le cerceau peut glisser parfois entre les mains…

Ah si j’étais riche

Il est difficile de rendre cette voiture après 4 jours en sa compagnie. La Mercedes-AMG GT 63 est toujours volontaire pour accélérer sans vergogne, avec toute une artillerie qui ne demande qu’à faire retourner la tête des passants. Elle a droit à la fois au confort du luxe avec écrans, à une sono Burmeister de dingue, à un style au charme unique et à un tempérament oscillant de noble à sportif. C’est un délicieux bonheur à vivre seul ou en couple. Les places arrière sont plutôt décoratives. Car à moins de découper les jambes de passagers ou de placer les sièges avant contre le tableau de bord, difficile d’y installer une personne de taille « normale ». Par contre, en les rabattant, le coffre devient plus volumineux que dans certains SUV. Déjà qu’il est très généreux à la base, surtout pour une sportive de ce type. C’est une invitation au voyage, avec ou sans sac de golf. À condition, malheureusement, de pouvoir consacrer – au bas mot – plus de 200.000 euros, francs suisses ou dollars canadiens, hors taxes de circulation, à une voiture de loisirs. Mais quel bijou !

(Olivier Duquesne – Picture : © Mercedes-AMG)

Olivier Duquesne

Olivier Duquesne

Journaliste FR @ Tagtik - Rubriques auto et mobilité

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