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Né un 13 octobre : Paul Simon, un des plus grands compositeurs de la musique populaire américaine

  Fils d’une mère professeur d’anglais et d’un père musicien, il voit le jour à Newark au New Jersey en 1941 dans une famille juive d’origine hongroise

   Avant d’entamer une carrière solo, il est d’abord connu pour sa collaboration avec Art Garfunkel dont il fait connaissance dans son école de Forest Hills dans le quartier du Queens à New York. Ensemble, dès la fin des années 50, ils forment le duo Simon & Garfunkel toujours aussi réputé aujourd’hui pour la finesse de leurs harmonies vocales sur des accompagnements le plus souvent acoustiques proches du folk. Egalement inspirés par leurs contemporains des Everly Brothers (qu’ils inviteront même sur scène à l’une ou l’autre occasion), ils connaissent un premier succès en 1957 avec le single "Hey Schoolgirl". Si on fait l’impasse sur le fameux "Concert In Central Park" en 1982 (une réunion éphémère qui sera le prétexte à une courte tournée mondiale), Simon & Garfunkel n’auront enregistré que 5 albums entre 1964 et 1970 qui, à l’instar de "Sounds Of Silence" (1966) et "Bridge Over Troubled Waters" (1970) marquent l’histoire de la musique populaire américaine d’une empreinte indélébile. Les plages titulaires de ces deux albums mais aussi "Mrs Robinson", "El Condo Pasa", "Slip Slidin’Away", "Bye Bye Love" ou encore "Cecilia" ont transcendé les générations et fait le bonheur des veillées des camps scouts depuis des lustres !

   Au cours de sa carrière en solo, depuis "The Paul Simon Songbook" en 1972, le chanteur a composé un nombre impressionnant de mélodies qui traversent les ans en conservant la même pertinence. Penchons-nous aujourd’hui uniquement sur les chansons dédiées ou inspirées par ses amours. Déjà à l’époque de Simon & Garfunkel, il mentionne son premier coup de foudre. L'Anglaise Mary Chitty est le sujet principal de "Kathy’s Song". Sa séparation d’avec Peggy Harper en 1975 sert de trame à "50 Ways To Leave Your Lover", une de ses plus belles chansons. Pour l’actrice Carrie Fisher qui sera sa deuxième épouse, un mariage un peu chaotique, il écrira "Hearts & Bones". Pour sa troisième relation officielle, il finira par tout simplement passer l’anneau au doigt d’Edie Brickell en mai 1992, la chanteuse des New Bohemians. Il était sans doute tombé sous le charme de "What I Am", leur hit de sorti novembre 1988. 

   Egalement acteur, pour une brève apparition dans "Annie Hall" de Woody Allen ou pour "One-Trick Pony" en 1980 dont il est également scénariste, Paul Simon a aussi marqué les mémoires pour son engagement dans la lutte contre l’apartheid en Afrique du Sud. A l’époque, Johnny Clegg, alias le Zoulou blanc, avait déjà embrassé le même combat avec "Scatterings Of Africa" mais Paul Simon a néanmoins été un des premiers à prendre le chemin des ghettos de Johanesburg pour travailler notamment avec Ladysmith Black Mambazo et les Boyoyo Boys. Sa démarche a été diversement appréciée. L’association Artists United Against Apartheid l’a ainsi non seulement accusé d’appropriation culturelle mais aussi de briser l’embargo imposé au gouvernement sud-africain. L’album "Graceland" en 1987 et la tournée qui suivit avec la plupart des artistes africains  a néanmoins, selon mois, permis d'apporter une pierre à l’édifice qui conduisit à l’abrogation progressive des lois raciales du régime de Frederik De Klerk à partir de février 1990.

 

 Le dernier album de Paul Simon, le mystique "Seven Psalms", a vu le jour en 2023. Il s’agit d’une longue pièce acoustique de trente-trois minutes chantée à la manière d’un troubadour…

(AK - Photo : Etienne Tordoir)

Photo : Paul Simon avec Ladysmyth Black Mambazo sur la scène de Forest-National à Bruxelles (Belgique) lors de la tournée "Graceland" le 4 février 1987 (© Etienne Tordoir)

AK

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Journaliste @tagtik FR - Music, cullture, festivals

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