Né un 24 octobre : Bill Wyman, discret bassiste des Rolling Stones pendant trois décennies
Il fête son 88ème anniversaire aujourd'hui et a maintenant, en partie, élu domicile à Saint-Paul-de-Vence, dans le sud de la France
Il n'est pas facile d'exister aux côtés de Mick Jagger et de Keith Richards. Chacun à sa manière, l'un comme l'autre, attire les regards et incarne l'aura sulfureuse des Rolling Stones, le groupe de rock anglais emblématique. A leurs côtés, à l'instar du batteur Charlie Watts décédé en 2021, le bassiste Bill Wyman et son flegme typiquement britannique représentaient l'ossature rythmique des turbulents interprètes de "It's Only Rock'n Roll" mais aussi une certaine forme de stabilité. Watts/Wyman face à Jagger/Richards, c'est un peu le mariage de l'eau et du feu. Après trente années de bons et loyaux services, Bill Wyman s'est néanmoins éloigné des Stones en 1993 pour ne plus revenir que de manière épisodique à l'une ou l'autre grande occasion. "Avec les Stones, nous avons toujours essayé de nous produire dans des clubs lorsque c'était possible. Et justement, à titre personnel, je n'aime rien moins que jouer dans des clubs devant un public restreint". affirme-t-il souvent. C'est justement ce qu'il fait maintenant...
Avec seulement cinq albums en solo (le dernier en date "Drive My Car" a d'ailleurs été publié cette année), Bill Wyman a toujours privilégié un rock laid-back teinté de blues et de swing. Avec toujours le même sens aigu du second degré, il a aussi participé à un nombre incalculable de projets et d'associations éphémères aux patronymes délicieux : The Rhythm Kings, The All-Star Band et même The Greatest Band On Earth. Rien que cela mais avec un sourire en coin bien évidemment ! En 1981, il a même été jusqu'à mettre en boîte le succulent (à défaut d'être excellent) "(Si, si) Je suis un rock star". Bill Wyman se montre ainsi toujours prêt à se moquer de son propre statut (presque) légendaire. Cette chanson a été son seul bien que modeste succès en solo...
Georges William Perks (de son vrai nom pour l'état civil) est aussi un observateur avisé du grand cirque rock duquel il a été un acteur majeur presque malgré lui. Dès 1997, Wyman a ainsi rassemblé ses souvenirs dans le livre "Stone Alone : The Story Of A Rock'n Roll Band". Comme l'exercice lui a plu, il a ensuite renouvelé l'expérience avec Richard Ayer pour une biographie aux ambitions exhaustive intitulée "Rolling With The Stones". Epaulé par le même auteur, il a aussi publié un ouvrage parlant plus spécifiquement de son propre parcours ("Bill Wyman's Blues Odyssey"). En l'illustrant de sa propre main, il nous a aussi dévoilé de manière inattendue sa passion pour le peintre Marc Chagall. A une autre occasion, il nous a,aussi convie à le suivre au fil des pages de "Treasure Island", un répertoire des sites archéologiques du Royaume-Uni les plus importants à ses yeux. Car, aussi surprenant que cela puisse paraître, Bill Wyman est aussi féru de vieilles pierres qu'elles roulent ou pas ! Il est même très fier d'avoir découvert quelques vestiges de l'époque romaine non loin de sa maison du sud français...
(AK - Photo : Etienne Tordoir)
Photo : Bill Wyman avec les Rolling Stones au stade Feyenoord de Rotterdam (Pays-Bas) le 19 mai 1990 (© Etienne Tordoir)