“C’est un mini-viol, tu te sens comme une mer…”
Alors que la série franco-belge HPI est de retour à l’écran, celle qui y campe le personnage de Morgane Alvaro revient sur ses débuts et, dans le cadre du mouvement MeToo, sur une scène qui l’a particulièrement marquée.
Audrey Fleurot se confie dans une interview accordée au Parisien. "J’ai eu une expérience lors d’une scène d’amour qui ne s’est pas déroulée comme elle était écrite. J’ai dit : 'Mais, je vais me retrouver avec son se.xe sur mes fe.sses en direct car rien n’a été prévu ?' On m’a répondu : 'T’es actrice ou pas ? On ne va pas y passer la nuit'". Une réponse cinglante, qui a fortement secoué l’artiste. “Quand tu rentres chez toi, tu es comme une mer.de, tu sens qu’on t’a volé un truc. C’est un mini-viol, des méthodes qui, a priori, n’existeront plus. Le lendemain, tu détestes le réalisateur et le directeur de production te dit que la scène ne sera pas montée. Donc, il n’y avait aucune nécessité. Juste une façon détournée de te posséder. Tout ça était normal".
Elle ajoute également qu’elle aurait dû réagir et imposer son “non”. "Avec MeToo, on a vécu un truc indispensable. Dans les entreprises, où les salariés se côtoient des années, l’omerta doit être folle".
Audrey Fleurot explique que, depuis MeToo, il existe ce qu’on appelle un coordinateur d’intimité dans le cinéma. Ce dernier est censé “chorégraphier les scènes amoureuses.”. Néanmoins, l’actrice, bien que reconnaissant l’intérêt de cet intermédiaire pour la nouvelle génération d’actrices, se sent gênée par cette arrivée. “Je préfère parler avec mon partenaire, le réalisateur", précise-t-elle. "Tout cela est le signe d’un ancien monde dont on se débarrasse. Il faut une révolution et des têtes tombent, parfois à l’excès, mais on ne fait pas de révolution sans".
(NiNa - Source : RTBF/Parisien - Picture : Audrey Fleurot à l'avant-première du film "La Confrérie des larmes" by Georges Biard via Wikicommons under license Creative commons CC-BY-SA-3.0)