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Interrogé par l'AFP, le procureur de la République de Grenoble n'y a pas été de main morte pour décrire la situation vécue par les habitants de Grenoble et de son agglomération. Son interview fait grand bruit en France.

La ville est sa banlieue sont d'après lui "gangrenées par le trafic de drogue", ce trafic "n'épargne aucun quartier" et constitue la "réalité quotidienne" des habitants. "Je n'ai jamais vu une ville de cette taille aussi pourrie et gangrenée par le trafic de drogue", martèle Jean-Yves Coquillat, en poste précédemment à Lyon, Mâcon, Mulhouse, Besançon ou Clermont-Ferrand.

Le magistrat évoque même une situation quasi incontrôlable avec une "généralisation des points de vente, des bandes, des querelles de bandes et des règlements de comptes, pas toujours mortels".

Regrettant l'insuffisance des moyens policiers et judiciaires, le Procureur de la République de Grenoble souligne qu'il faut "que des gens parlent et collaborent", car jusqu'ici les opérations de police, qu'il s'agisse de flagrants délits ou de démantèlement de réseaux, n'ont pas permis d'éradiquer le problème.

"On ne peut pas répondre à tout par la répression. Ce n'est pas adapté à un phénomène de cette ampleur. C'est vider l'océan avec une cuillère", conclut Jean-Yves Coquillat, qui indique que "la réponse à un tel phénomène ne peut pas être que policière ou judiciaire" mais doit aussi être "politique et sociétale".

(LpR/Picture : Pixabay)