Gare aux escroqueries qui utilisent des noms d'hommes politiques
La cybercriminalité est un fléau qui fait de plus en plus de victimes et les cybercriminels redoublent d'ingéniosité pour soutirer des sommes d'argent conséquentes à leurs victimes. Si les victimes de ce type d'arnaque sont nombreuses, ce sont souvent des personnes du troisième âge qui sont les cibles privilégiées de ces vols organisés.
Un type d'escroquerie est particulièrement en vogue en Côte d'Ivoire: on le nomme le "broutage". Ces arnaques organisées par les "brouteurs" ne sont cependant pas limitées à la Côte d'Ivoire, ils se rencontrent malheureusement partout ailleurs. Le mode opératoire de cette escroquerie d'un genre nouveau consiste, entre autres, à utiliser des noms d'hommes politiques afin de rassurer la victime.
La Dernière Heure relate le récit de Jacques, un homme de 60 ans. Son histoire débute par un mail dans lequel on lui demande d'envoyer 50 euros afin d'aider une certaine Melissa Chevalier à payer ses impôts en Côte d'Ivoire. Cet habitant de Jodoigne ne rencontrera jamais Melissa, ne lui parlera jamais et recevra juste une photo d'elle. Il assure également que jamais on ne lui a parlé de sexe. L'homme se dit que c'est une petite somme, que Melissa est mignonne et met le doigt dans un engrenage qui lui sera fatal, la pseudo Melissa exigeant de lui toujours plus. En une année, Jacques enverra une trentaine de mandats à la jeune femme.
Coup de théâtre: un jour, Melissa propose à Jacques de le rejoindre en Belgique faisant croire à sa victime qu'elle existe bien en chair et en os. Mais à l'aéroport, le constat est amer, le vol attendu en provenance d'Abidjan n'existe tout simplement pas. C'est à ce moment que l'histoire prend une autre tournure, Jacques est contacté, via mail, par de prétendus enquêteurs privés: Michel Walter, Jean-Marie Robert et Nathalie Lambert, des noms inventés, qui lui garantissent pour 32.000 euros de retrouver les malfrats.
C'est ensuite Interpol qui contacte Jacques pour lui extorquer 200.000 euros. L'histoire ne s'arrête pas là, les brouteurs continuent de contacter leur victime et d'abuser de sa naïveté. Ils ont l'audace de lui proposer, moyennant finances, de faire intervenir deux hommes de la scène politique wallonne: Paul Furlan et Philippe Courard.
Au total, l'addition est salée pour Jacques, qui aura perdu 410.000 euros. Sa villa a été vendue, sa femme a demandé le divorce et le sexagénaire doit actuellement se débrouiller avec l'aide du CPAS.
(FvE - Source: La Dernière Heure - Illustration picture: Pixabay)
