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Inquiétant taux de récidive chez les abuseurs sexuels

La triste affaire de l'assassinat de Louise, l'étudiante française qui poursuivait ses études vétérinaires à Liège, ravive la polémique sur les délinquants sexuels.

En Belgique, un détenu sur dix est un délinquant sexuel. Dans nos prisons, les abuseurs seraient un peu plus d'un millier. Mais dans les établissements de défense sociale, ils seraient plus nombreux, jusqu'à représenter 40% des internés à certains endroits.

L'enfermement apparaît dès lors comme une réponse immédiate de protection de la société mais empêche-t-il les abuseurs de récidiver? Dans les faits, il semblerait que cela ne soit pas le cas. Même si la prison les arrête un certain temps, le taux de récidive constaté est de 27% de manière générale et de 15 à 25% pour la récidive sexuelle.

Avant d'être criminel, le violeur est avant tout un malade. Il n'est pas "fou" au sens psychiatrique, mais souffre bien d'une pathologie psychologique qu'il ne parvient pas à contrôler. Pour cela, le suivi médical et éducatif semblent être la seule réponse possible. Quand les abuseurs suivent un traitement, on constate en effet que le taux de récidive chute à 7,9%.

Après l'affaire Dutroux, trois centres qui organisent ce type de traitement et de suivi ont été créés à la demande de la Justice. Il s'agit du CAB et de ses équivalents wallons et bruxellois.

Michèle Janssens, coordinatrice du CAB, confie à la Dernière Heure: "En principe, les délinquants sexuels qui ne suivent pas de traitement ne sont pas libérés et vont à fond de peine. Ceux-là représentent un risque important de récidive. Un suivi spécialisé est pourtant vraiment nécessaire pour tous".

Autre constat : un bon nombre d'agresseurs sexuels échapperaient tout simplement à la justice, la coordinatrice précise à ce sujet: "Seules 10% des victimes portent plainte, ce qui est vraiment très peu".

Aux Etats-Unis, il est possible pour les citoyens de consulter un registre où les lieux de résidence des violeurs, pédophiles et autres abuseurs sont recensés.

La même démarche, via une version belge du site Stop Kinderporno avait été proposée en Belgique, mais l'initiative a été abandonnée suite à l'intervention des autorités.

Selon toute vraisemblance, les autorités auraient jugé que les délinquants sexuels étaient déjà assez stigmatisés.


(FvE - Source: La Dernière Heure - Illustration picture: Pixabay)

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