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L'avocat de Salah Abdeslam regrette d'avoir été naïf

Dans une longue interview accordée à La Libre Belgique, l'ancien avocat de Salah Abdeslam, Sven Mary, est revenu sur les circonstances de la défense du seul terroriste survivant de la cellule impliquée dans les attentats du 13 novembre 2015 qui ont fait au total 130 morts en région parisienne.

Il raconte l'incroyable déferlement médiatique qui a entouré sa décision de défendre un homme que beaucoup jugeaient -et jugent encore- indéfendable. Mais il nie avoir recherché le buzz en devenant le conseil de celui qui est devenu un coupable tout désigné après le massacre du Bataclan.

"(...) Vu les conséquences dans ma vie privée et professionnelle, je peux affirmer que faire le buzz n'était pas ma volonté. Ce que je regrette, c'est de ne pas avoir reçu la préparation nécessaire pour faire face à la presse internationale. (...) On se plaint parfois de nos médiaux nationaux mais on ne devrait pas au vu de la manière dont les autres médias - plus spécifiquement français - travaillent. (...) Un journaliste avec qui j'avais eu une discussion informelle m'a même enregistré à mon insu. Je regrette d'avoir été naïf.", raconte Sven Mary qui, en quelques heures, est devenu un des avocats les plus exposés de la planète.

Le pénaliste belge admet avoir des regrets et explique comment il s'est montré à l'époque trop bavard face à la meute de journalistes qui l'assaillaient de questions.

Avant de sortir (du) bâtiment où était auditionné Salah Abdeslam, j'avais été prévenu par les policiers qui m'avaient demandé si j'étais prêt (...) et j'avais répondu "oui". Mais je ne m'attendais pas à ça. (...) Je me devais donc de répondre et je l'ai fait en trois points : sa condition physique, sa collaboration positive du moment et son refus de partir en France. C'étaient les réponses de trop, j'aurais dû faire preuve d'un mutisme absolu ! Dans de tels dossiers, quoi que vous disiez, ce n'est jamais bon.", se souvient-il aujourd'hui.

Aujourd'hui encore, Maître Mary regrette le traitement qui a été infligé à son client, accusé pour les attentats parisiens mais dont la défense a été selon lui broyée par les attentats de Bruxelles, quatre mois plus tard.

"Le pire pour sa défense, ce sont les attentats de Bruxelles. Car même s'il n'était pas impliqué, le grand public ne voulait plus qu'une chose: le pendre à l'arbre. Dans l'opinion, ses explications sur les attentats de Paris n'avaient plus d'importance. Soudainement, l'émotion a pris le dessus sur le côté rationnel."

(LpR - Source : La Libre/Picture : Belga)

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