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L'état de santé déplorable des détenus belges

Nos prisons rendraient-elles malade? C'est ce que laisse penser les données extraites d'un rapport rendu public, ce mardi, par le Centre fédéral d'expertise des soins de santé (KCE) qui dresse un diagnostic plutôt sombre. Les détenus belges consultent un médecin 24 fois par an en moyenne (18 fois pour un généraliste et 3 fois pour un psychiatre). A titre de comparaison, un citoyen ordinaire se rend 3 fois par an chez le médecin. Autre indication: à peine la moitié des personnes incarcérées (51,2 %) déclarent être en bonne santé, un chiffre qui flirte avec les 75% pour la population belge moyenne.

Pour mener cette étude, le KCE a mis en place six équipes de 30 chercheurs qui ont observé, entre avril 2015 et avril 2016, les détenus des 35 prisons que compte notre Royaume. Le constat est amer: nombre de prisonniers sont en effet en mauvaise santé, souffrant de troubles psychiques, de maladies infectieuses (tuberculose, HIV…) et d'assuétudes.

Les détenus qui sont restés en prison au cours de toute la période ont quasi tous (94 %) reçu au moins une prescription médicale, précise l'étude. Le rapport révèle également que les problèmes de santé mentale figurent au top du classement: 43% des prescriptions concerneraient des anti-dépresseurs et des anxiolytiques.

De manière plus générale, il est patent que l'incarcération, en raison des conditions de vie difficiles, de la promiscuité, de l'isolement affectif, de l'inactivité ou du stress, peut provoquer l'aggravation de certaines affections liées aux facteurs de risque de transmission ou d'exposition (maladies transmissibles, troubles mentaux, consommation de drogues). D'autre part, les détenus sont considérés comme une population à haut risque pour la consommation de substances psychotropes.

Aujourd'hui, c'est le SPF Justice qui finance les soins des détenus, détermine le cadre de travail, les procédures et même les quotas d'heures de consultation. Toutefois, le ciel pourrait s'éclaircir, il existe en effet une volonté politique d'effectuer une réforme et de transférer ces compétences vers le SPF Santé publique.

A ce titre, le KCE a été chargé d'effectuer une analyse critique de l'organisation des soins de santé dans nos prisons belges et de proposer de nouveaux scénarios pour le futur. On espère que cette prise de conscience sur l'état de santé des détenus belges, hissera la Belgique à une meilleure place dans les statistiques internationales.

(FvE - Source: La Dernière Heure - Illustration picture: pixabay)

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