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L'immersion linguistique en panne de profs

Ces dernières années, l'immersion linguistique est un concept qui a séduit de nombreuses d'écoles. Le principe est connu: il s'agit, pour nos élèves francophones, de recevoir des cours (de géo, maths,…) en néerlandais, anglais ou allemand. Cet apprentissage permanent de la langue étrangère permet à nos petites têtes blondes de devenir de très bons bilingues et d'augmenter leurs chances de décrocher ensuite un emploi.

En moins de 10 ans, le nombre d'enfants en immersion en secondaire a été multiplié par deux.

Mais ces statistiques sont néanmoins à nuancer. Alors que la rentrée débute aujourd'hui, on remarque que le nombre d'élèves concernés par l'immersion reste proportionnellement faible. Ainsi, l'an dernier, moins de 2% d'élèves de la maternelle suivaient un enseignement en immersion, pour 5,8% d'élèves du primaire et 3,5% des élèves du secondaire. Un pourcentage qui s'oriente à la baisse si on le compare à l'année académique 2015-2016.

La principale raison de ce recul viendrait de l'impossibilité de trouver des professeurs pour la Communauté française. En effet, il semblerait que ces "native speakers" néerlandais, anglais ou allemand, ne se trouvent pas si facilement, faute de pouvoir leur offrir des conditions attractives.

D'après Willy Borsu, ce phénomène s'explique par des raisons financières. Un enseignant néerlandophone n'a pas intérêt à migrer vers une école francophone car la Communauté française salarie moins généreusement ses profs que la Flandre. Il faut savoir que l'écart de traitement avec les salaires francophones est d'environ 10 %. En ce qui concerne l'apprentissage de l'allemand, on ne trouve pas assez de professeurs en Communauté germanophone. Et chez nos voisins anglais, après seulement 10 ans de carrière, un enseignant gagne déjà l'équivalent d'un enseignant francophone en fin de carrière. CQFD...


(FvE - Source: La Dernière Heure - Illustration picture: Pixabay)

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