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Le témoignage d'une survivante de Mexico

Lucia Zamora travaillait au troisième étage du 286 avenue Alvaro Obregon, quand le violent séisme qui a touché le Mexique s'est déclenché.  

Lucia Zamora a 36 ans et elle est consultante en marketing, elle a passé plus de 30 heures sous les décombres, avant d'être sauvée. Le quotidien espagnol El Pais a recueilli le récit et les premières sensations de la survivante.

" J'étais sur Facebook et ça a commencé à trembler. J'ai pris mon portable et je me suis dirigée vers la réception, et c'est là que le plafond nous est tombé dessus. […]

Quand ça a arrêté de tomber, le pire moment a commencé. On entendait des cris, des hurlements, des gens qui pleuraient. La première chose que j'ai faite, c'est de prendre mon portable pour voir si je pouvais appeler mais ça ne marchait pas. Ensuite je me souviens que j'ai prié."

(...) "je me suis réfugié avec un homme que je connaissais à peine, Isaac"

"C'est un choc, tu te vois là-dedans et tu ne peux pas y croire. Le mur était à quelques centimètres de mon visage. Quand les heures ont commencé à passer, on a accepté peu à peu la réalité et chaque fois qu'on entendait des bruits, on criait sans arrêt pour qu'on nous entende."

[…] On a eu des moments de silence, quand tous les deux on était fatigués, on a eu des moments de désespoir, mais on a beaucoup discuté de nos vies sans pratiquement se connaître.

"On a commencé à entendre des bruits et les machines chaque fois plus proches, On s'est alors mis à crier ensemble de plus en plus, même si on était épuisés, et on a entendu un homme dire 'Vous êtes là ?'. C’était la première fois qu'on entendait la voix de quelqu'un d'autre" (...)

Cinq ou six heures sont encore passées mais pendant tout ce temps on était en contact avec les sauveteurs, ils nous faisaient des blagues, nous disaient de promettre qu'on les inviterait à dîner, ils me disaient qu'ils avaient vu une photo de moi et que j'avais un beau sourire. (...) Le sauveteur m'a pris la main et ça a été un soulagement même si je ne voyais toujours pas la lumière. Ils m'ont mis un harnais et ont terminé de me sortir. Je voulais vivre.  Il pleuvait quand je suis sortie, et la pluie sur mon visage, ça a été la sensation la plus merveilleuse de ma vie, j'ai ressenti une immense gratitude. Ils applaudissaient tous. Pour les sauveteurs, chaque vie sauvée est une grande célébration, comme une naissance."

(JCY Source: El Pais Picture: twitter)

 

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