Les CPAS seront désormais formés au radicalisme
Denis Ducarme, ministre de l'Action sociale, veut former les assistants sociaux à déceler des signes de radicalisation chez les allocataires sociaux, peut-on lire dans La Dernière Heure.
Ce projet est à l'origine une des recommandations faites par la commission d'enquête attentats, qui a clôturé son travail le mois dernier. Denis Ducarme compte bien faire appliquer cette recommandation par la mise en oeuvre d'une formation à destination des assistants sociaux dans les CPAS.
Concrètement, une formation en ligne (module d'e-learning) est actuellement en préparation avec le concours du SPF Intérieur. Elle sera mise en place en collaboration avec les CPAS. Parallèlement, des cours pourront aussi être dispensés par des formateurs aux assistants sociaux.
Denis Ducarme précise que ces formations ne seront pas obligatoires et se feront sur base volontaire. Leur objectif est de définir précisément ce qui constitue un signe de radicalisation, en se basant sur une liste d'indices, se classant sur une échelle de faible à fort.
Cette nouvelle mesure de détection de la radicalisation, qui doit agir davantage préventivement, n'est pas nouvelle pour les CPAS. En effet, à l'initiative de Willy Borsus (prédécesseur de Denis Ducarme), la Chambre a voté, en mai dernier, une double obligation pour le personnel des CPAS, entrée en vigueur depuis le 1er septembre.
Premièrement, le personnel des CPAS doit désormais répondre aux questions de la Justice en matière de lutte contre le terrorisme. Ensuite, il est tenu de dénoncer spontanément toute information "pouvant constituer des indices sérieux d'une infraction terroriste".
Ces deux mesures ont fait l'objet d'importantes controverses lors de leur vote à la Chambre, puisqu'elles transforment - selon certains- des assistants sociaux en véritables délateurs dans la lutte contre la radicalisation…
Néanmoins, en France, modèle sur lequel la Belgique fonde son plan de formation, la détection de signaux de radicalisation aurait permis d'appréhender des personnes avant leur passage à l'acte, et d'éviter ainsi des attentats.
(FvE - Source: La Dernière Heure - Illustration Picture:Belga)