"Les enfants de Mossoul vivent un enfer"
C'est un terrible récit que livre à La Dernière Heure un chirurgien belge retraité, qui travaille pour Médecins sans Frontières et qui retournera prochainement opérer des blessés dans un village proche de Mossoul, en Irak, où l'Etat islamique projetait d'établir son califat il y a deux ans.
"La souffrance du peuple de Mossoul, des enfants de Mossoul est terrible. C'est ici que j'ai vu le plus de dégâts.(...) Ils restent cloîtrés sous terre aussi longtemps qu'ils ont à boire t à manger. Quand ils doivent sortir, des snipers sur les toits leur tirent dessus", raconte effaré ce médecin de 69 ans qui en a pourtant vu d'autres en Ethiopie, au Burundi, en Syrie, au Darfour ou au Rwanda.
"Sur dix personnes qui passent sur ma table d'opération, une ne survit pas. Alors, il faut se raccrocher aux neuf autres", explique-t-il en se souvenant combien il est difficile de prendre en charge les vagues de blessés qui arrivent chaque jour dans les tentes stérilisées, dans la banlieue sud de Mossoul.
Une zone où les drames humains sont le lot quotidien de ceux qui ont le courage d'y travailler, malgré tout. En mars dernier, lors de sa précédente mission en Irak, Martial avait été frappé par la souffrance physique et mentale d'un père qui était venu vers lui. "Un père de famille était venu vers nous avec son gosse dans les bras. Il hurlait : 'Sauvez mon gamin, c'est le seul qu'il me reste!' Je l'ai regardé et je savais. Il n'avait aucune chance..."
(LpR/Picture : Pixabay)