Les Juifs de Belgique veulent maintenir l'abattage traditionnel
Le projet d'interdiction de l'abattage rituel en Flandre et en Wallonie à partir de 2019 (en attendant la décision de la Région Bruxelloise) constitue-t-il une ingérence du politique dans la liberté de culte? C'est en tout cas la position défendue par les responsables religieux juifs qui dénoncent cette atteinte - pour eux flagrante - à la liberté des cultes israélite et musulman. Ils plaident pour un compromis maintenant l'abattage traditionnel.
L'inquiétude est palpable dans la communauté juive de Belgique, heurtée par les propos très tranchés entendus ces derniers jours lors des débats au parlement wallon et au Parlement flamand, qui sont ressentis en son sein comme "la crise la plus grave depuis la Seconde Guerre mondiale".
Une indignation qui déborde très largement des cercles juifs traditionalistes, comme le prouve cette sortie du Centre communautaire laïc juif : "Même si comme Juif laïque on ne se soumet pas aux 613 commandements, on y voit une mesure visant à présenter injustement les juifs et les musulmans pratiquants comme des barbares," explique le site Internet du centre qui dénonce un "péril démocratique dans la maison commune belge", selon les termes du journal La Libre.
Pour les responsables des organisations juives, interrogés par La Libre, les décideurs politiques flamands et wallons s'obstinent à ne pas prendre en compte la dimension culturelle de l'abattage rituel. Ils ont aussi été profondément dérangés par certains propos qu'ils jugent blessants.
Lorsqu'il a pris les premières mesures anti-juives, l'occupant nazi a commencé par interdire l'abattage rituel, rappellent-ils.
(LpR - Source : La Libre/Picture : Belga)