Nos produits de beauté, des tueurs masqués?
Que contiennent vraiment nos laques, nos lingettes jetables, nos crèmes de beauté, nos déodorants, nos dentifrices, nos vernis à ongles, nos parfums d'ambiance et autres mousses dépilatoires? Après les peintures, les colles, les emballages plastiques ou les détergents, c'est au tour des cosmétiques d'être mis au banc des accusés. En cause, la composition exacte de ces produits dont nous faisons un usage quotidien.
Derrières les noms parfois imprononçables que l'on retrouve sur leurs étiquettes (ethylexyl, methoxycinnamate, BHT, benzophenone-1, butylparaben, ...) se cachent peut-être des tueurs masqués. Ces composants peu recommandables sont considérés par de nombreux spécialistes comme des allergènes putatifs mais, pire encore, comme des perturbateurs endocriniens. Ils sont soupçonnés de dérégler notre système hormonal et d'être à l'origine de maladies graves comme le cancer du sein, le diabète, l'obésité ou l'infertilité.
Hypophyse, thyroïde, surrénales, pancréas, ovaires, testicules,... autant d'organes qui seraient particulièrement sensibles à ces d'additifs chimiques qui constitueraient des bombes à retardement pour notre organisme. En France, pays en pointe sur ces questions, l'association de consommateurs UFC-Que Choisir avait dressé en 2016 une liste de 185 produits cosmétiques contenant des "substances indésirables". Cette année, on est passé à 400 produits jugés inquiétants.
La Commission européenne qui devait se prononcer par un vote le 28 février sur une définition commune des perturbateurs endocriniens, y a finalement renoncé. Faute de soutien suffisant aux critères qu'elle proposait, jugés trop laxistes par certains pays, la Commission a fait marche arrière.
Le doute subsite mais le principe de précaution n'a pas triomphé. Et de réelles inquiétudes demeurent...
(LpR - Source: Libération/Illustration picture : Pixabay)