Tapie : "Mon cancer, c'est à cause de la pression"
Les cheveux clairsemés et la mine défaite, c'est un Bernard Tapie méconnaissable qui s'est présenté mardi matin devant le juge des saisies du Tribunal civil. Il venait à Bruxelles pour s'opposer à la saisie effectuées sur sa société, GBT Holding sur le territoire belge et espérait que ce dossier soit traité par la Cour de justice européenne.
Transformé par la maladie - il a avoué souffrir d'un cancer de l'estomac en septembre dernier - l'homme d'affaires de 74 ans n'a néanmoins rien perdu de sa verve et de sa combattivité.
Fidèle à son habitude, il n'a pas pu s'empêcher de placer quelques bons mots à l'audience. Lorsqu'on lui demande s'il est victime d'un acharnement, Bernard Tapie répond: "C'est à mon estomac que vous devriez poser cette question (...) Si j'ai cette maladie, ce n'est pas parce que je picolais ou que je fumais. C'est à cause de cette pression que je vis depuis cinq ans. Le challenge de ces gens est de liquider mes biens", a asséné l'homme d'affaires.
Très agité, taillant le bout de gras avec les journalistes ou ses défenseurs en pleine audience, lâchant quelques flèches à l'attention de ses juges français, il s'est adressé directement au juge des saisies en fin d'audience: "Le magistrat, quand il est face à un scandale, son devoir est de le dire. Il y a un scandale caché. La Cour de cassation a agi avec un mépris insupportable en nous disant qu'elle n'avait pas à rendre de comptes. Pour moi, vous êtes l'opportunité. Si l'Europe me dit : 'Tapie, vous êtes hors-jeu, vous êtes hors délai', et bien voilà."
(LpR/Picture : Belga)