Vol à l'étalage: 180 euros sans passer par la case police
En matière de vols à l'étalage, les interpellations sont nombreuses en Belgique. Selon des informations de la Dernière Heure, diffusées en août dernier, 1.236 interpellations pour vols dans les magasins sont enregistrées en moyenne chaque mois. Au total, ce ne sont pas moins de 40 vols à l'étalage qui sont constatés par mois. Ce phénomène, préoccupant pour les commerçants, entraine des pertes à hauteur d'un demi-milliard d'euros par an.
Le gouvernement fédéral a donc décidé de prendre le taureau par les cornes. Selon des informations relayées par le quotidien Le Soir, ce vendredi, le ministre des Classes moyennes Denis Ducarme (MR), poussé par les associations de commerçants, travaille sur le principe d'une transaction pour les voleurs pris la main dans le sac.
Pratiquement, et à condition qu'il n'y ait pas eu d'acte de violence, un commerçant qui prend un voleur en flagrant délit, peut lui proposer de régler l'affaire à l'amiable. Le voleur qui reconnait l'acte délictueux sera alors dans l'obligation de s'acquitter d'une indemnisation financière proche de 180 euros. En échange, le commerçant renonce à passer par la case police et perçoit une indemnité transactionnelle.
Dans ce contexte, deux éléments interpellent d'emblée. Premièrement, le recouvrement se fera via un organisme, probablement privé, qui se rémunérera sur ces 180 euros. En cas de non-paiement, l'organisme aura la possibilité de recourir à un huissier. Secundo, les textes à la base de ce mécanisme de transaction ne passeront pas par le Parlement car il s'agit d'un simple protocole.
L'opposition Ecolo et PS ainsi que le secteur associatif critiquent déjà vivement le projet. Ils y voient une façon d'appauvrir encore les personnes qui ont déjà des difficultés à joindre les deux bouts.
(FvE - Source: 7sur7 - Illustration Picture: Pixabay)