Mobilité

L’autoroute reste le type de route le plus sûr pour circuler. Et ce malgré la vitesse de 100 à 150 km/h selon les pays, voire plus en Allemagne. Une étude française confirme que le plus mortel sur autoroute, ce n’est pas nécessairement la vitesse.

Maîtriser une voiture à plus de 100 km/h demande de la concentration, de l’anticipation et de la prudence. Un accident à ce rythme va forcément atteindre un certain degré de gravité, avec de forts risques de blessures ou de décès. Toutefois, la vitesse en tant que telle n’est pas la principale cause de mortalité sur les autoroutes d’après une nouvelle étude de la ASFA, l’Association des sociétés françaises d’autoroute. 

Sous influence

Confirmant d’autres études similaires, la principale cause des accidents mortels sur les autoroutes de France et d’Europe, c’est la conduite sous influence. Le « facteur » alcool, drogue, médicament a été la première cause des accidents mortels en 2023 sur le réseau autoroutier payant en France. Il est responsable de 30,7 % des accidents fatals. De plus, « 4 conducteurs sur 10 à l’origine de ces accidents ont moins de 35 ans ». De plus, le nombre de tués dans cette catégorie a augmenté par rapport à 2022. D’autant plus que conduire sous influence pousse à adopter d’autres comportements dangereux comme la vitesse, la somnolence, l’inattention et les manœuvres inappropriées. Son taux d’association avec un autre facteur est de 82 % !

Le risque de la vitesse

Le deuxième facteur d’accident mortel est le « sur-accident » pour 23,3 % des cas en 2023. Ceci dit, la vitesse est un facteur aggravant. Ainsi, l’étude révèle que la « vitesse excessive », hors limitation, est responsable de 19 % des accidents mortels sur les autoroutes concédées en France. Cette cause est surtout observée de nuit (près d’un accident sur deux lié à la vitesse). Son taux d’association est de 74,9 %, c’est-à-dire que dans 7,5 cas sur 10, une ou plusieurs autres causes influencent la gravité de l’accident. 

Distraction

La présence de piétons est la 4e cause avec 17,8 % des accidents. Les manœuvres dangereuses, dont le non-respect des distances de sécurité, concernent 17,2 % de la mortalité autoroutière. L’inattention (notamment liée à l’usage du téléphone) c’est 15,3 %, la somnolence et la fatigue 12,9 %, mais 24 % entre 5h et 8h du matin. Le taux d’association de la somnolence est de 28,6 %. C’est-à-dire que c’est la situation la plus mortelle sans autre cause d’accident. A contrario, l’inattention a eu un taux d’association de 100 % en 2023, donc forcément associée à un autre facteur : obstacle, vitesse, manœuvre dangereuse, influence…

En sécurité

L’ASFA indique également dans son étude que les autoroutes payantes françaises ont un taux de 1,5 accident par milliard de kilomètres parcourus. L’association a comptabilisé 163 accidents mortels en 2023 (vs 167 en 2022) et 181 tués (vs 188 en 2022). Enfin, le nombre de tués est deux fois moins important qu’il y a une vingtaine d’années.

(Olivier Duquesne – Source : ASFA/Picture : © Olivier Duquesne)