Né un 20 août : Robert Plant, le sorcier de Led Zeppelin
Né en 1948, l’ancien chanteur iconique de Led Zeppelin fête son 76ème anniversaire. Et reste insaisissable...
Depuis l’avènement de Led Zeppelin à la fin des années '60 jusqu’à sa dissolution en 1980, Robert Plant fût non seulement la voix si caractéristique du groupe anglais mais aussi l'auteur revendiqué de l’essentiel des textes (qui ont parfois fait couler beaucoup d'encre dans la recherche de leur signification réelle ou supposée) ainsi que des partitions, en binôme avec le guitariste Jimmy Page. Le quatuor a ponctué sa carrière de longs crescendos, alternant mélopées acoustiques et tremblements de terre électriques comme "Stairway To Heaven" ou "Kashmir". Des titres qui transcendent le fossé générationnel…
Dès son premier album en solitaire, "Pictures At Eleven" en 1982, Robert s’affirme comme l’héritier spirituel du dirigeable tout en optant pour des accents blues (grâce notamment au guitariste Robbie Blunt de Chicken Shack). L'album sera publié sur Swan Song, le label de son ancien groupe, dont ce sera aussi le chant du cygne. Pour remplacer, l’immense batteur John Bonham (dont le décès a précipité la dissolution de Led Zep), Plant fait appel tantôt à des bûcherons renommés comme Phil Collins (Genesis) ou Cozy Powell (Rainbow), tantôt à une vulgaire boîte à rythmes sur "Fat Lip". Si le résultat n’est pas toujours convaincant, au moins Plant essayait-il de trouver un son différent de celui de Led Zeppelin. A l'époque, rares étaient ceux qui osaient lui dire que pas mal de chemin restait à parcourir pour y parvenir !
Même si sa voix à nulle autre pareille reste une balise, il continuera dans cette direction pour les cinq albums suivants avant de renouer avec son vieux complice Jimmy Page pour un "No Quarter" plus blues que blues ! Il remettra le couvert quatre ans plus tard pour "Walking Into Clarksdale". Ce n’est pas un hasard si le nom de cette ville, capitale du delta blues dans le Mississippi, figure dans le titre. Elle indique clairement la couleur du disque. John Lee Hooker, Muddy Waters, Son House, Howlin’Wolf ou Robert Johnson y sont nés ou y ont vécu une bonne partie de leur vie.
A partir du début des années 2000, Plant le boulimique lève quelque peu le pied et espacera ses enregistrements mais continuera plus que jamais à défricher de nouveaux espaces et à concocter de nouvelles sonorités. Tout d'abord, il s'acoquine pour deux enregistrements avec le groupe de folk-rock anglais Sensational Space Shifters, en 2014 et 2017, qui produit quelques morceaux mémorables comme "The May Queen" ou "New World" aux accents écolos. Plus étonnant encore, il s’associe par deux fois également, en 2007 et 2021, avec la chanteuse de bluegrass Alison Krauss. Ensemble, ils produisent une musique plus apaisée aux tonalités country qui fait mouche sur "Rich Woman" ou le (presque) rockabilly "Gone Gone Gone".
Mais franchement, pour célébrer le 76ème anniversaire de cette icône du rock anglais, personne ne vous en voudra si une irrépressible envie d'écouter à nouveau "Physical Graffiti" (millésime 1975) s’impose à vous !
(AK - Photo : © Etienne Tordoir)
Photo Robert Plant sur la scène de Wembley Arena à Londres (Grande-Bretagne) le 10 septembre 1985 à la sortie e l’album "Shaken’n’Stirred" (© Etienne Tordoir)