"Les djihadistes morts ne parlent pas"
Dans une interview accordée au magazine Knack, l député du cdH George Dallemagne, regrette que notre pays ne fasse pas tout pour éviter la pendaison du djihadiste belge, Tarik Jadaoun.
Même si le ministre des Affaires étrangères, Didier Reynders (MR), a sommé l'Irak par les voies officielles de ne pas exécuter Tarik Jadaoun, George Dallemagne regrette l'absence de pressions diplomatiques fortes et coordonnées pour le sauver de la potence. "C'est lamentable", juge-t-il.
Se préoccuper du sort des djihadistes arrêtés en Syrie et en Irak n'est évidemment pas la plus populaires des prises de position. "Ce n'est pas que j'ai la moindre sympathie pour des personnages comme Jadaoun", précise d'emblée le député qui explique pourquoi il estime que l'exécution de Tarik Jadaoun serait un frein à une meilleure connaissance des filières djihadistes et de leur financement.
"Les djihadistes morts ne parlent pas. Les gens comme Jadaoun pourraient nous apprendre beaucoup sur l'organisation et le financement du groupe terroriste, et aussi sur les risques que nous courons en Belgique. Outre cette considération pratique il y a évidemment les objections de principe: la peine de mort ne correspond pas à nos idées sur l'état de droit et le droit humanitaire international", argumente George Dallemagne qui défend une autre solution.
"Je plaide pour une alternative : que la communauté internationale en Irak construise ou finance une prison pour les jihadistes étrangers condamnés", conclut-il. "Ce serait aussi une question d'équité : nous ne pouvons faire payer l'Irak pour ce que les Européens ont fait dans ce pays."
(LpR - Source: Knack/Picture : Belga)