Football

On s'attendait à voir un Anderlecht de folie partir à l'assaut du Shakhtar pour remonter un handicap de deux buts. On a eu droit à des Mauves appliqués, proprets, gentillets respectant manifestement à la lettre des consignes de mesure et de pondération. Le Sporting devait emballer son match, il s'est finalement pris paresseusement les pieds dans la ficelle dorée de l'emballage. Car cette équipe de Besnik Hasi a surtout montré une volonté de ne pas perdre la face, dans l'optique de PO1 qui ont probablement été jugés par le staf technique et la direction de la Maison Mauve comme plus importants qu'un quart de finale dans la Coupe d'Europe des seconds violons d'Europe. Le calcul se défend, voire est légitime. Un ticket pour la prochaine Champions League étant tout de même beaucoup plus lucratif qu'une hypothétique place de finaliste en EL. Reste qu'en termes d'image de marque, ce Sporting d'apothicaire a pris une fois de plus un sérieux coup de griffe qui n'est pas vraiment engageant pour l'avenir du club le plus prestigieux de Belgique. A trois ans d'un déménagement vers un stade de 60.000 places, aujourd'hui, ce manque de lyrisme, ce manque d'audace, ce côté petit bras n'est plus de nature à mobiliser en masse les supporters au Parc Astrid. Jeudi, contre le Shakhtar, il y avait à peine 15.000 spectateurs au Parc Astrid. Et cette saison en championnat, les matches de JPL où l'équipe de Besnik Hasi a joué à domicile à guichets fermés se comptent sur les doigts d'une main. On ne peut évidemment pas parler encore de désamour. Mais en tout cas, il n'y a plus pour le moment d'amour fou qui a besoin d'étincelles pour allumer et rallumer en permanence la passion du supporter lambda. Bien sûr, si le Sporting devait finalement remporter en mai prochain un 34 ème titre national, tout serait pardonné et le trésorier du club pourrait chanter comme notre poète national : "Il est parait-il des terres brûlées donnant plus de blé qu'un meilleur avril". Mais en attendant... (Dupk/Picture : Belga)