Depoitre, la pointure d'un Diable
L'extraordinaire prestation du KAA Gent mercredi soir face à Lyon, le vice-champion de France, est sans doute le match de référence dont nos clubs belges avaient besoin pour se débarrasser pour de bon du complexe de l'éternel petit qui ne considère la scène européenne que comme le tour d'honneur symbolique couronnant une saison domestique réussie. Certes, le RSC Anderlecht avait déjà montré des choses intéressantes il y a trois ans contre le Milan et le Zenit ou l'an dernier contre Arsenal et le Galatasaray. Cependant, la copie remise hier par les Buffalos de Hein Vanhaezebrouck est sans doute plus marquante encore, parce que plus ou moins inattendue de la part d'un novice en Champions League. Non seulement les Flandriens ont joué avec une niaque grande comme la cathédrale de Saint Bavon, mais ils y ont été au culot, à l'organisation et à l'intelligence 90 minutes durant, et ce même en infériorité numérique. Ces Gantois-là ont enfilé le costume taillé dans une étoffe qui rappelle celle qui habillait jadis le Club de Bruges d'Ernst Happel. Ils ont pris une dimension nouvelle à l'image d'un Laurent Depoitre qui connait une ascension fulgurante. L'ancien buteur de Tournai, d'Alost et d'Ostende a fait le match quasiment parfait. Poison permanent pour la défense des Gones, il a déménagé, il a provoqué, il a récupéré quantité de ballons et il a eu un pied décisif dans le but de l'égalisation de son équipe. Ce Depoitre-là s'est démené comme un Diable dont il a manifestement la pointure, proposant du coup à Marc Wilmots un profil de joueur que notre sélectionneur national n'a pas encore en magasin. Il a répondu présent mercredi, prouvant que l'avenir était à lui. Comme par ailleurs à Gand et, croisons les doigts, au football belge. (Dupk/Picture : Belga)
