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Des Brugeois complètement timorés

A posteriori, il est évidemment toujours facile d'affirmer qu'un entraineur a foiré dans ses choix tactiques. Après une défaite, on a tendance à dire d'office que le coach s'est planté et après une victoire, on soulignera presqu'automatiquement la justesse de son approche. Quelle que soit la consistance de la prestation de son équipe.

Il n'empêche que mercredi soir, le Club de Bruges s'est pris une grosse baffe et qu'il n'a jamais donné l'impression de vouloir se révolter. Durant près de 80 minutes, face à Man U, les vice-champions de Belgique sont apparus résignés et tristes comme un condamné à mort qui gravit les marches menant à l'échafaud.

Avant la rencontre, à l'interview, Michel Preud'homme n'accordait d'ailleurs aucune chance de qualification à son onze. On a pensé à de l'intox. Il n'en a rien été. Au lieu d'emballer le match, les Flandriens ont joué petit bras jusqu'à en paraitre manchots. Sans audace, sans panache, sans souffle, sans électricité, comme s'ils avaient eu peur de se prendre une torgnole. Prudents jusqu'à l'extrême, avec un Victor Vazquez sacrifié à des tâches défensives et un Tom De Sutter qui a finalement passé son tout dernier match de sa carrière au Jan Breyldelstadion dans le rond central, les Brugeois ont paru étonnamment christiques devant les Diables mancuniens, tendant la joue gauche, puis la joue droite aux soufflets répétés de leur adversaire.

Les Blauw en Zwart ont débuté leur match en mettant immédiatement le genou à terre comme en guise de révérence à un ancien grand du football européen. Par pudeur, lorsque Wayne Rooney a ouvert la marque, le capitaine de Man U a d'ailleurs à peine célébré son but comme s'il avait marqué à l'entrainement ou face à une D4 anglaise.

Le Club du match retour des barrages de la Champions League a paru éteint, à l'image de son coach par trop fataliste. Au lieu d'encaisser quatre buts à cause d'une tactique outrageusement offensive comme celle qui dans un passé très récent avait permis au Celtic et à l'Ajax d'étouffer le grand Barça, le Club a pris quatre buts par excès de prudence et de respect.

Certes, on rappellera comme circonstances atténuantes que l'infirmerie du club de la Venise du Nord affiche complet en ce moment. Mais l'argument peut aussi être considéré comme révélateur d'un autre problème chez les Gazelles. Car quand une infirmerie fait ainsi le plein, c'est que soit l'infirmière est des plus charmantes, soit qu'il y a un sérieux problème au niveau du physique, voire du mental des joueurs. En tout cas, le 0-4 de mercredi et le 7 sur 15 en championnat ne sont pas des symptômes de bonne santé.

(Dupk avec LPR/Picture : © Belga)

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