Gand entre fatigue mentale et cheveu dans le waterzooi
Gand comme second souffle du football belge. Gand ou la réinvention d'un football plein de panache. Gand, un petit Barça dont le coeur fait tikje-takje. Les éloges ne manquaient pas ces derniers mois, assénés dans une continuelle surenchère. Mais depuis trois semaines, le chateau de cartes gantois, des cartes de bonne aventure, semble s'être effondré. Deux défaites contre le Club de Bruges, une déconfiture en Champions League et une grosse baffe prise à Ostende ont envoyé paître les fiers Buffalos dans des prairies d'amertume. La belle machine de Hein Vanhaezebrouck est enrayée. L'une des explications, c'est que les adversaires déchiffrent à présent parfaitement le jeu des champions de Belgique. Un jeu clair comme de l'eau de roche et qui jusqu'il y a peu avait l'éclat du cristal. Reste que l'argument signifierait que les coaches adverses ont été un peu lent de "comprenure" pour avoir mis plus d'un an pour déchiffrer le système gantois. Ce qui serait tout de même étonnant. Une autre explication, c'est évidemment celle avancée par Hein Vanhaezebrouck lui-même qui parle de fatigue mentale dans le chef de ses joueurs. "Des joueurs qui restaient sur une bonne saison se mettent tout à coup à douter" a laché hier le coach flandrien sur Sporza. "Je ne peux rien reprocher à mes gars. Ils ont joué tellement de bons matches. Là, ça va un peu moins bien... Peut-être sont-ils mentalement fatigués" a encore ajouté l'entraineur du club flandrien. Enfin, il y a une troisième explication qu'on pourrait greffer sur la deuxième : le transfert de Mbark Boussoufa a été mal digéré par le groupe. L'arrivée du médian marocain dans des conditions rocambolesques qui avaient fait ouvertement grincer les dents non seulement de Vanhaezebrouck, mais aussi de plusieurs piliers du vestiaire gantois, coïncide en effet avec le début de la mauvaise passe des Buffalos, une mauvaise passe que certains qualifient même déjà d'auto-but. La Gantoise n'avait pas besoin d'une "star" glamour qui est arrivée dans le vestiaire de la Ghelamco comme un cheveu dans le waterzooi. Ou quand la gestion d'un groupe est aussi affaire d'équilibre et de ... mental. (Dupk/Picture : Photo News)