La machine, le grain de sable ou un Gand d'enterrement
Après avoir fait rêver la Belgique du football à l'automne dernier, Gand n'est plus parvenu mardi qu'à arracher quelques baîllements. Les Champions de Belgique ont été tout simplement inexistants à Wolfsburg comme ils l'avaient déjà été 80 minutes durant au match aller à la Ghelamco Arena. Contre un Wolfsburg qui a joué en rentier bien tassé dans son transat, les Buffalos ont été transparents, mornes. Ils ont parfois couru balle au pied, mais comme des commis de bureau au ministère des Pensions. Avec un bruit feutré de pantoufle entre la remise de deux plis. Les Wölfe ont passé une soirée tellement tranquille que si la maman d'Angela Merkel avait été alignée à la place de Koen Casteels, le score aurait été identique. Quelle mouche tsé-tsé a donc piqué Hein Vanhaezebrouck et ses joueurs? Certes, depuis la fin d'un mercato hivernal (catastrophique en termes d'équilibre du vestiaire?), les Buffalos ont été éliminés en coupe de Belgique et n'ont signé qu'un 7 sur 15 en JPL, cependant dans la Volkswagen Arena, on n'a décelé non seulement aucune niaque chez les Flandriens, mais en plus aucune souplesse dans le coaching de l'Entraineur Belge de l'année 2015 qui avait opé pour un onze sans numéro 9, un schéma à la Barça d'avant Luis Suarez. Malgré la stérilité de son système de jeu, malgré l'immobilité de ses deux arrières latéraux (où sont restées les montées de Rafinha et d'Asare pour amener le danger en attaque?), Vanhaezebrouck a attendu 70 minutes avant de réagir, alors que son équipe avait à remonter un handicap de deux buts. Sven Kums avait déclaré avant le match que Gand n'avait rien à perdre, pourtant, son équipe a joué comme si elle n'avait rien à gagner. Sans révolte. Sans panache. Sans geste de hussard. Sans audace. Sans folie. Le Gand de Wolfsburg comme le Gand du mois de février a été triste et maussade comme un jour de pluie où le ciel est tellement grisouille qu'on a envie d'enfoncer sa tête dans le compost de la voirie communale à la recherche des couleurs de la tourbe ou d'un arc-en-ciel de lombrics. Gand est retombé les pieds sur terre après avoir plané et nous avoir fait planer. C'est dommage. Mais c'est le foot. (Dupk/Picture : Belga)