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Mazzu et Dury ou la société civile qui fait la leçon aux footeux!

Qui aurait osé parier en début de saison que Zulte-Waregem et Charleroi seraient en tête de la Jupiler Pro League après 16 journées? Certes, les Flandriens et les Carolos tutoient les grands depuis quelques saisons déjà, mais cette saison, ils paraissent plus que jamais en mesure de jouer un rôle de trouble-fête qui pourrait avoir comme premier effet de coûter un ticket pour les PO1 à l'une ou l'autre grosse écurie de notre championnat (Standard, Gand, voire même Anderlecht). Depuis plusieurs saisons, l'équipe du Stade Arc-en-Ciel et celle du Mambourg redistribuent humblement les cartes de notre football. Modestement et avec un grand point commun : voilà deux équipes qui sont coachées non par d'anciennes vedettes du ballon rond, mais par des hommes qui ont fait d'abord l'essentiel de leur carrière professionnelle en dehors du football. L'un est un ancien flic. L'autre un ancien prof. Soit deux professions qui se confrontent au quotidien aux dures réalités sociétales et humaines d'aujourd'hui et qui exigent d'avoir des épaules solides, mais aussi de la souplesse, des convictions, mais aussi de la psychologie et un sens de la réalité. De plus, pour arriver en D1, tant Dury que Mazzu ont ramé et écumé tous les étages de notre football. Ils sont partis du football provincial et totalement amateur pour gravir un à un les échelons qui mènent au panthéon du football professionnel. Avec comme corollaire que dans chaque footballeur, ces deux pédagogues, ces deux "travailleurs sociaux" ont vu et voient encore toujours l'homme (avec ses qualités et ses faiblesses) et que dans chaque homme, ils voient le sportif et le compétiteur qu'il faut mettre en condition de s'exprimer. Rois de la débrouille et de la bricole, ces deux fous du foot composent avec la réalité et les moyens dont ils disposent pour en retirer la quintessence. Samedi soir, à la mi-temps du match Waasland-Beveren-Charleroi, Felice Mazzu a eu pour secouer ses joueurs des mots qui résument toute sa philosophie du football. "On avance pas à pas. Je ne sais pas si mes joueurs ont de la pression pour la semaine qui vient. En tout cas, à la mi-temps, je leur ai dit que j'espérais qu'ils ne pensent pas déjà à jeudi (ndlr. au match de coupe contre Anderlecht). Le foot est un sport et un plaisir. Et en se mettant la pression, on risque de perdre cela" a confié le mentor carolo dans les pages de la DH. Une leçon de vie? (Dupk/Picture : Belga)

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