Kia Picanto : le bon goût de la simplicité
Les petites citadines pas trop chères n’ont pas complètement disparu du paysage automobile européen. Il y a notamment la Kia Picanto. Une petite Coréenne sympa, essayée comme une cure de réalisme.
Merveilleux métier que journaliste automobile où l’on peut parcourir les routes européennes au volant de voitures toutes plus luxueuses et performantes les unes que les autres. Mais parfois, il faut retourner à l’essentiel : la voiture accessible à tous. Une cure s’impose. La Kia Picanto répond parfaitement à l’ordonnance. Et pas question d’y aller à reculons ou de la dénigrer. Non ! Parce que ce n’est pas forcément plus facile de faire petit et efficace que technologique et tape-à-l’œil. C’est donc plein de curiosité que j’ai pris les clés de la citadine dans sa ligne GT Line la plus cool pour une semaine de test sur tous les types de route en Belgique.
Techno
D’emblée, l’écran central tactile de 8 pouces saute aux yeux. Kia a bien compris que dans la clientèle des citadines on compte pas mal de jeunes conducteurs. Ce sera peut-être la première voiture neuve qu’ils peuvent se payer. Dès lors, il faut soigner le style de la voiture, mais aussi l’habitacle avec un univers dans l’ère du temps. La Coréenne a la navigation, mais elle est compatible avec Android Auto et Apple Car Play, avec le fil sur la bonne prise USB-C (ne pas se tromper). Le combiné derrière le volant est donc tout aussi numérique. Il y a des commandes au volant et une rangée de boutons physiques, notamment pour la climatisation, toujours plus ergonomiques que 1000 menus sur un écran. Et ça, c’est aussi pour une autre partie de la clientèle cible : les grands-parents ????
Un bon levier
Dès les premiers tours de roue, un petit reproche s’impose. Le régulateur de vitesse manque de pertinence quand on ne voit pas la vitesse enregistrée. J’ai cherché, mais je n’ai pas trouvé comment l’afficher la limite activée sur le tableau de bord. Du coup, ce n’est pas pratique. Sauf peut-être sur un long trajet autoroutier. Le vrai frein à main à l’ancienne entre les sièges, de plus en plus souvent remplacé par un dispositif électrique automatisé, a, lui, la saveur d’autrefois. Hormis le fait qu’il pourrait permettre de faire des virages nets sur route enneigée avec des pneus hiver, ce dispositif à l’ancienne est avant tout économique. Pertinent ! Pareil pour la boîte manuelle à 5 rapports. Ceci dit, Kia n’oublie pas sa clientèle à la recherche d’une voiture facile à conduire. Donc, la Picanto peut également être équipée d’une boîte automatique, y compris avec le moteur d’entrée de gamme de 62 ch.
Du souffle
62 ch, pas pour moi. Car, bien que journaliste professionnel dans l’âme en essayant tout ce qui est disponible sur le marché, l’importateur ne peut s’empêcher de caresser la corporation dans le sens du poil avec le meilleur moteur du catalogue. Il s’agit d’un 1.2 l 4-cylindres atmosphérique de 79 ch et 113 Nm. Pas de quoi jouer à Fast & Furious. Le 0 à 100 km/h demande 13 s environ, pied droit prêt à transpercer le plancher à chaque changement de rapport lancé par un pied gauche énergique. L’absence de turbo impose de faire monter le bloc dans les tours pour avoir un minimum de punch. Les dépassements nécessitent une bonne anticipation et un bon maniement de la boîte, quitte à faire un 5-3, pour ne pas rester trop longtemps du mauvais côté de la route. En tout cas, dès que l’on quitte les zones 30 et 50, il faut jongler avec l’inertie pour garder l’élan. Et là, on arrive à laisser la consommation dans des marges écofriendly : 5,6 l/100 km.
Bien
Globalement, la voiture est très agréable à conduire. En ville surtout, elle y est même docile et maniable avec une bonne direction, précise et assistée comme il faut. Pas très large, elle se faufile sans mal dans la jungle urbaine. Elle fait demi-tour tout aussi aisément. Dans les parkings souterrains, on n’a pas l’impression d’y aller au chausse-pied. La Picanto bénéficie des aides à la conduite obligatoires et pour pas trop cher, il y a un moyen de renforcer l’ADAS (comme on appelle les dispositifs d'aides à la conduite dans le métier) avec un pack d’options. Par contre, la caméra de recul est de série. Encore un plus pour le stationnement. Malgré ses 3,60 m de long, la Kia est une 5 portes 5 places, officiellement. À 4, c’est viable, à 5 c’est abusé. Le coffre est conforme à la taille de la voiture : rikiki. Dès lors, une partie des courses hebdomadaires au supermarché ont fini sur la banquette arrière. Laquelle est rabattable.
Rien ne va plus
Les normes antipollution et les desseins sécuritaires actuels imposés aux automobiles neuves ne résolvent pas le principal problème de l’acheteur lambda en 2024 : le prix. La Kia Picanto tout aussi sympathique soit-elle nécessite au moins un budget de 16.000 € avec 58 ch, et presque 20.000 € pour la rendre flexible avec le moteur de 79 ch de notre essai. Pour la GT-Line, on dépasse même les 21.000 € en Belgique et carrément les 25.000 CHF en Suisse. En France, elle reste sous les 20.000 € avec sa plus belle robe. N’empêche ! Au moins, il y a peu d’options et le packs intégrant le toit ouvrant et toutes les aides à la conduite est affiché à 900 € en Belgique et en France. La boîte auto coûte 1000 €. Heureusement, niveau taxe, cela reste payable. Et Kia offre aussi sa garantie de 7 ans sur la Picanto. Ouf ! Finalement, elle saura réconcilier les djeuns et les mamies. Ni trop technologique, ni trop pantoufle, la Picanto a bien compris que conduire est parfois un besoin essentiel qui doit être simple tout en étant confortable et plaisant.
(Olivier Duquesne – Source : Kia – Picture : © Olivier Duquesne)