Né un 8 janvier : David Bowie, l’artiste qui venait d’ailleurs
David Robert Jones voit le jour à Londres en 1948. Très tôt, le jeune garçon s’intéresse à la musique, intégrant la chorale de son école et apprenant la flûte, le piano et la danse.
Face à la passion de leur fils, ses parents l’inscrivent dans un lycée où il peut étudier l’art et la musique. Adolescent, il joue comme saxophoniste dans plusieurs petits groupes. La musique, c’est sûr, il a ça dans la peau. Tout comme un tempérament volcanique, ce qui lui vaut de recevoir un coup de poing dans l’œil gauche lors d’une bagarre avec un ami. Il en gardera une pupille constamment dilatée. Et un look à nul autre pareil !
A seize ans, il quitte l’école et se forme au mime. Il enchaîne les spectacles et se nourrit de chaque conseil, de chaque expérience, ce qui fera indéniablement de lui l’artiste complet et unique que l’on connaît. Il continue de se produire dans plusieurs formations et sort même quelques titres, sans succès pour autant. Il vogue de groupe en groupe jusqu’à "Space Oddity", proposé au public quelques jours avant le lancement d’Apollo 11 et qui le fait enfin connaître auprès du grand public.
Sur la pochette de son troisième album, "The Man Who Sold The World", il pose lascif, en robe, jouant de son côté androgyne. Il fera la campagne de promotion de l’album dans la même tenue, ce qui ne manquera pas de piquer la curiosité, lui qui aime tant provoquer, déranger, jouer. Il le fera également en se façonnant le personnage de Ziggy Stardust, un extraterrestre descendu sur Terre pour devenir une icône du rock.
C’est avec son groupe The Spiders From Mars et ce personnage intriguant que sa notoriété dépasse les frontières du Rpyaume-Uni. David Bowie fascine, provoque, intrigue. Il se cache sous son personnage jusqu’à se perdre aux frontières du réel. Le chanteur décide de quitter ce rôle qui l’engloutit et son groupe par la même occasion.
Nouveau chapitre, Bowie s’installe aux Etats-Unis et travaille sur plusieurs albums, qui rencontrent à chaque fois l’adoubement de la critique et du public. Le chanteur est cependant rongé par son addiction aux drogues et de plus en plus en proie à la paranoïa, ce qui ne l’empêche pas d’enchaîner les titres, jusqu’à se hisser au top du classement américain avec "Fame", enregistré avec John Lennon. "Après que nous nous soyons rencontrés dans un club à New York, Lennon et moi avons passé plusieurs nuits à faire connaissance et à discuter avant d'entrer en studio pour enregistrer la chanson" Fame". Cette période de ma vie n'est pas très claire, j'ai beaucoup de souvenirs très flous, mais je sais que nous avons passé des heures et des heures à parler de célébrité : ce que c'est d'avoir eu une vie et de ne plus en avoir. A quel point tu veux être connu quand tu ne l'es pas, et à quel point, quand tu l'es, tu aimerais revenir en arrière".
A la fin des années 70, le chanteur décide de laisser derrière lui l’intensité de sa vie à Los Angeles, les drogues et ses personnages qui l’ont peu à peu dévoré. Il s’installe en Suisse, puis en Allemagne, où il partage un appartement avec Iggy Pop. Il travaille sur ce qu’il appellera sa trilogie berlinoise, avec les albums "Low", "Heroes" et "Lodger" ainsi qu’une tournée mondiale sous le signe de la sobriété.
Sa popularité est au sommet lorsque sort "Let’s Dance", en 1983, co-produit avec Nile Rodgers (Chic). Bowie délaisse cependant peu à peu sa carrière de chanteur pour se tourner vers le cinéma, qui lui tend les bras notamment avec "Goodbye MR. Lawrence". Dans les années 90 il revient néanmoins à la chanson et renoue avec le succès, avant de s’éloigner peu à peu des projecteurs, victime d’une santé fragile.
A la surprise générale, il annonce la sortie d’un nouvel album début 2013, enregistré dans le plus grand des secrets à New Yorl. "The Next Day" sera suivi de "Blackstar". Deux jours après cette nouvelle sortie, Bowie s’éteint le 10 janvier 2016, vaincu par un cancer qui le rongeait depuis quelques années. Comme une dernière révérence, l’album sera un succès, saluant une dernière fois l’ immense artiste qu’il était.
(CMa - Photo : © Etienne Tordoir)
Photo : David Bowie pour une de ses dernières incarnations artisitques avec Tin Machine sur la scène du Paradiso à Amtserdam (Pays-Bas) en juin 1989