Une foule immense manifeste avec détermination en Serbie
En Serbie, la démission du Premier ministre le 28 janvier 2025 n’a pas calmé les manifestants. Une grande marche étudiante est arrivée dans la ville de Novi Sad. C’est un effondrement de la gare de cette ville qui a tout déclenché.
Le vendredi 1er novembre 2024, l’auvent de la gare de Novi Sad, tout juste rénové, s’est effondré, tuant 15 personnes. Au-delà du deuil, la population serbe s’est offusquée de la cause de cet accident : la corruption. Depuis, la colère des Serbes contre leur classe politique s’exprime avec des manifestations discontinues depuis 3 mois. Les démissions du ministre de la construction en novembre 2024, du maire de Novi Sad (la 2e ville du pays) et du Premier ministre le 28 janvier 2025, ainsi que l’appel au calme du président ne changent rien. Le peuple, en particulier les étudiants, ne baisse pas les bras et se rassemble quasi quotidiennement. Les contestataires dénoncent le népotisme avec un slogan très explicite : « la corruption tue ». Une marche vers Novi Sad a rassemblé des milliers de personnes pour rejoindre une immense manifestation samedi soir.
Ponts bloqués
À pied, à vélo, en voiture : des dizaines de milliers de personnes ont bloqué les ponts de Novi Sad enjambant le Danube. Certains étaient partis de Belgrade pour une longue marche de 80 km. Ce cortège a reçu le soutien de la population des zones traversées. À Novi Sad, les manifestations ont passé la nuit du samedi 1er février au dimanche 2 février dans le froid « pour la Justice ». Leur campement a été protégé par des agriculteurs avec leurs tracteurs et par des motards. On trouve également de nombreux retraités et professeurs d’université parmi les manifestants. Les autorités ont bien essayé de briser ce mouvement contestataire au début, mais la détermination des étudiants a eu raison des attaques de la police.
(Olivier Duquesne – Sources : RTBF avec AFP, TV5 Monde – Picture : © picture alliance / Anadolu | Amir Hamzagic)