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Tour de France/#11 : Combat de nains dans les géants des Alpes?

Qu'avons-nous vu mercredi sur une étape a priori dessinée pour la grande bagarre? Rien ou presque. Une belle victoire de Voeckler qui s'y connaît en succès spectaculaires. Quatre attaques de Jurgen Van den Broeck, mais ce dernier est passé à l'offensive bien trop tard dans le Grand Colombier, laissant à Boasson Hagen (on croit rêver!) le soin de mener un train d'enfer dans la première partie de la pente. Ensuite, une attaque sympathique mais suicidaire de Vicenzo Nibali a amusé la galerie pendant quelques kilomètres mais tout cela sent plus l'opération marketing ("Moi, au moins, j'ai essayé") qu'une réelle volonté de faire basculer la course. Et comme la formation RadioShack, qui n'a pas bougé une oreille dans le Grand Colombier malgré le surnombre et la qualité de ses coureurs (Zubeldia, Montfort, Schleck, Klöden), s'est soudain mise à rouler derrière Van den Broeck en fin d'étape au lieu de laisser le poids de la course reposer sur la bande à Wiggins, le Team Sky a bu du petit lait jusqu'à l'arrivée. Défendre une septième place au général à mi-Tour au lieu de faire bosser ses adversaires, c'est le niveau zéro de l'imagination tactique et on parie que Johan Bruyneel aura fait des bonds devant sa télévision en voyant ses boys rouler comme des débutants ou de moutons, c'est une question de point de vue. L'étape de ce jeudi, entre Albertville et La Toussuire, courte et nerveuse (148 km), fera-t-elle à nouveau de nous les otages télévisuels d'une partie du dupes? Les favoris nous la joueront-ils toujours aussi "petit bras"? Pas sûr, car cette fois, l'arrivée est au sommet et le menu de la journée comprend deux géants des Alpes, classés hors catégorie pour 4700 mètres de dénivelé en moins de 150 bornes. Le col de la Madeleine (25,3 km à 6,2% ) et celui de la Croix-de-Fer (22,4 km à 6,9%) sont deux épouvantails de haute altitude qui n'en finissent pas de grimper. Et même si les pourcentages moyens paraissent raisonnables, de très longs passages à 9 ou 10%, permettent de passer à l'action. La troisième difficulté de la journée, le col du Mollard, est nettement plus courte (5,7 km à 6,8%). Mais après une descente de 16 km, le peloton (ou ce qu'il en restera) attaquera sans transition la montée finale vers la station de La Toussuire. Il restera 18 km à 6,1% pour voir la ligne et nous serons des millions à espérer que les nouveaux épiciers du cyclisme n'attendent pas les 3 dernières bornes pour passer à l'attaque. Sinon, nous risquons -comme hier- de nous endormir dans notre fauteuil pour une sieste réparatrice. (LB/Picture ASO)

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