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Tyler Farrar, un Américain préparé à la belge

Tyler Farrar, le plus belge des Américains, a fait une belle carrière de sprinter dans la première décennie du 21e siècle. Même s'il a signé quelques victoires retentissantes, dont six dans les Grands Tours, son destin restera à jamais marqué par la perte de son meilleur ami, Wouter Weylandt, mort quasiment sous ses yeux lors du Giro 2011. Un décès dont on célébrait le dixième anniversaire le 9 mai dernier. 
 
 
Si le passeport de Tyler Farrar est américain (il est né le 2 juin 1984 à Wenatchee, dans l'état état de Washington), son pedigrée sportif en a rapidement fait un Gantois d'adoption. 
 
C'est en effet dans la région gantoise que le rapide sprinter américain s'installe, en compagnie de sa compagne Stéphanie, dès 2005. Parfaitement intégré dans le paysage flandrien, Tyler répond très vite aux questions des journalistes en anglais et en néerlandais. Il a appris la langue de Vondel au contact de Noël Dejonckheere à Izegem, où il a fait ses débuts chez les espoirs. 
 
En 200, Farrar fait ses débuts dans le peloton pro, mais il fera d'abord ses classes dans le cocon discret de petites formations (Mercury et Health Net). En 2005, son palmarès commence à s'enrichir avec une étape du très réputé et très exigeant Tour de l'Avenir. Une victoire qui ne passe pas inaperçue en France, où l'équipe Cofidis lui offre rapidement un contrat. Pendant deux ans, il portera discrètement le maillot rouge de la formation nordiste, accumulant les places d'honneur sur les courses de moindre importance. 
 
En 2008, transféré au sein de la formation Garmin, sa progression est constante. Il accumule de la confiance sur le Tour du Poitou-Charentes et le Tour du Portugal. Un long travail de construction et de patience qui porte finalement ses fruits l'année suivante.
 
Au printemps 2009, peu avant son 25e anniversaire , il remporte la troisième étape de Tirreno-Adriatico, au nez et à la barbe de Mark Cavendish. Il justifie ensuite la confiance de son équipe sur le Giro et le Tour, avec une collection de places d'honneur. 
 
Il remporte dans la foulé la classique de Hambourg (Vattenfall Cyclassics) et deux étapes de l'Eneco Tour avant de décrocher son premier succès sur un grand Tour à la Vuelta 2009.
 
Ses deux meilleures saisons seront 2009 et 2010, où il s'affirme comme un des sprinteurs les plus prolifiques et les plus rapides du peloton : en témoignent deux étapes du Giro et deux étapes à la Vuelta en 2010, une deuxième victoire à Hambourg, le GP de l'Escaut et une étape des Trois Jours de La Panne.
 
En 2011, il connait la pire saison de sa vie avec la perte de son meilleur ami et partenaire d'entraînement, Wouter Weylandt, tragiquement décédé sur les routes du Giro. Egalement présent sur la course, Tyler Farrar abandonne le lendemain. La douleur est trop immense, la disparition trop bouleversante.
 
En juillet, il honore la mémoire de son pote en remportant une étape du Tour de France en signant sa victoire d’un W en hommage à Wouter. Il entre ce jour-là dans le cercle fermé des coureurs qui ont remporté au moins une étape dans chacun des trois grands tours.
 

 
Il s'adjugera encore une étape du Giro 2012 (CLM par équipes), des succès aux tours du Qatar du Colorado ou de Californie, mais la courbe est descendante.
 
Début 2018, Tyler Farrar met un terme à sa carrière de cycliste professionnel, à 33 ans. Après 15 années passés dans le peloton et 31 victoires, le sprinteur américain dit stop. De retour chez lui aux Etats-Unis, il deviendra pompier.
 
(LpR/Picture: Unsplash)
 
Cet article, écrit par la rédaction de Tagtik est paru pour la première fois sur le site de notre client Proximus Pickx, rubrique cyclisme.
 

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