Des Diables en mode Mannschaft!
Les Diables Rouges ont pris trois points capitaux contre la Bosnie-Herzégovine. Leurs supporters savent désormais que l'été prochain sera hexagonal. Notre sélection nationale est efficace comme la Mannschaft des années 80/90. Il ne lui manque que le panache.
Les Diables Rouges ont rempli leur mission. Ils ont écarté la concurrence bosniaque dans la course à la qualification pour l'Euro 2016. Après leur victoire conjuguée à celle des Gallois, l'UEFA connait déjà les deux qualifiés du groupe B. A moins d'une catastrophe, bien sûr. En football, on ne sait évidemment jamais, comme le répètent régulièrement les commentateurs du ballon rond.
Mais cette équipe de Marc Wilmots n'a pas l'air fanfaronne, ni fantaisiste. Et c'est sans doute l'un des seuls reproches qu'on pourra une nouvelle fois lui formuler. Le onze belge contrôle ses matches sans panache et émerge invariablement au bout de l'ennui. Un peu à la façon de la Mannschaft d'avant Klinsmann et Löw.
Un match de l'équipe belge, c'est comme un concours de pigeons où le colombophile scrute une heure durant un horizon vide et gris, puis soudain, un sourire s'affiche sur son visage quand surgit de nulle part son champion de plumes et de bec, bagué d'or. Ce n'est pas spectaculaire, mais la joie est là, bien réelle.
Sous la férule de Marc Wilmots, les Diables donnent toujours l'impression de disputer une étape de plat du Tour de France. Avec seulement trois accélérations au menu de l'étape : les deux sprints de bonification et la dernière ligne droite. Dans l'intervalle, c'est le petit 35 kilomètres par heure de moyenne.
Les onze joueurs belges sur le terrain maitrisent parfaitement la grammaire du foot et commettent un minimum de fautes d'orthographes. Mais ils n'écrivent jamais de poême lyrique. Le Canto General ou le Chant du Monde, ce n'est pas le truc du professeur Wilmots ou jadis du professeur Beckenbauer qui en 1990 avait mené la Mannschaft au titre mondial avec une équipe solide et sans vedette, sinon Lothar Matthäus qui avait le charisme d'un Timmy Simons.
Les grincheux le regretteront, chagrineront sur le fait que les Hazard, De Bruyne et Kompany doivent évoluer comme bridés par les consignes d'application et de sérieux qu'impose le coach national.
Mais en attendant, la Belgique est quasiment qualifiée pour l'Euro 2016 et trône à la deuxième place du ranking mondial de la FIFA. Devant la Mannschaft!
(Dupk avec LPR/Picture : © Belga)