Après le catenaccio qui a fait son temps, voici le "Temestaccio", le système de jeu qui semble être devenu désormais la "Trade Mark" du jeu des Diables de Wilmots. Pas d'engagement, peu de jeu collectif, pas de rythme, pas de créativité. 89 minutes soporifiques mais qui nous portent finalement à croire que les Belges ont un talent sans pareil pour endormir leur adversaire avant de frapper. Cette équipe belge donne toujours l'impression de faire grève, comme en mode de service minimum. Mais la méthode a fait ses preuves au Brésil contre la Corée, l'Algérie et la Russie. Elle se perfectionne depuis au fil des matches. Au fil du faux ennui, on en arrive même à soupçonner déjà le coup de génie. Le but tardif inscrit à Nicosie n'était évidemment pas effet du hasard, puisque jamais un coup de dé n'abolira le Hazard. Jusqu'à aujourd'hui, à part l'Argentine (qui ne sera pas à l'Euro) et le Pays de Galles, aucune équipe n'est parvenue à ce jour à trouver la parade aux anesthésistes de Marc Wilmots. Cela nous permet d'envisager la phase finale de l'Euro 2016 avec optimisme. Paris nous voilà! Reste, bien sûr, que si au niveau de la compétition, les Diables Rouges font un tabac et signent un parcours quasiment irréprochable, le spectateur neutre, peu averti du machiavélisme de la tactique mise en oeuvre par Marc Wilmots, restera sur sa faim. Avec sans doute même une grosse pointe de déception. Comme au sortir d'une exposition événement où on aurait annoncé les plus grands artistes de la Renaissance, mais où les organisateurs auraient laissé les chefs-d'oeuvres emballés dans leur boîte. Le programme avait promis un De Bruyne (vendu récemment 75 millions d'euros par le Sotheby's du foot), un Hazard à 40 millions, un Benteke à 47 millions, un Fellaini à 37 millions, etc., mais finalement, le visiteur n'aura vu que la chaise du gardien du musée. Ceci n'est pas une chaise? Mais non, c'est la nouvelle oeuvre de Magritte Wilmots! Et tant pis pour ceux qui ne sont pas sensibles au foot (et à l'art) moderne! (Dupk/Picture : Belga)