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YMCA (Village People) est-il un hymne gay ? Un des auteurs menace les médias

Et si tout le monde avait mal compris ce que représentaient vraiment les Village People ?

Face aux lois anti-LGBTQ+ en Russie, une question provocante a émergé en 2014 : la chanson iconique des Village People, YMCA, pouvait-elle être jouée lors des Jeux olympiques de Sotchi en guise de protestation ? Victor Willis, chanteur principal et parolier du groupe, a surpris beaucoup de monde en répondant : "S’ils veulent utiliser la chanson de cette manière, qu’ils le fassent, mais je trouve ça ridicule." Il a affirmé que les paroles décrivaient simplement des jeunes citadins s’amusant, sans être spécifiquement affiliés à la communauté gay.

Cette déclaration semble contredire les origines de la chanson. Jacques Morali, co-auteur et ouvertement gay, avait créé le groupe en s’inspirant de l’effervescence nocturne de Greenwich Village, tandis que Victor Willis y ajoutait des paroles pleines d’humour. L’association de la chanson avec la communauté gay est renforcée par son inclusion dans l’album Cruisin’, qui contient également des morceaux comme Sodom & Gomorrah.

Avançons jusqu’aux élections présidentielles de 2020 et 2024, où l’ancien président Donald Trump a utilisé YMCA lors de ses rassemblements. Cette appropriation a d’abord suscité une levée de boucliers de la part des ayants droit des auteurs, qui ont condamné son usage à des fins partisanes.

En décembre 2024, cependant, Victor Willis a publiquement remercié la campagne de Donald Trump pour avoir utilisé YMCA, mais il a également franchi un cap. Dans un long message publié sur Facebook, il a averti les médias de ne plus qualifier la chanson d’"hymne gay", menaçant de poursuites judiciaires contre ceux qui continueraient à dénaturer le morceau.

Cette posture soulève des questions sur l’héritage de la chanson et sur les raisons pour lesquelles Victor Willis cherche à redéfinir son lien avec la communauté LGBTQ+. Ce nouveau succès aurait-il un lien avec cette prise de position ?

(QG avec Michael Leahy – Source : A-Lyric/Photo par Matthias Groeneveld/Pexels)

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