Décès de Françoise Hardy : "Tous les garçons et les filles" sont en pleurs
Moins d’un an après Jane Birkin, l'autre icône des années yé-yé en France, nous a quitté. Hier soir vers minuit, son fils Thomas Dutronc a posté un message laconique : Maman est partie…
Elle est née à la clinique Marie-Louise de la Cité Malesherbes à Paris le 17 janvier 1944 pendant une des alertes aériennes qui rythmaient la fin de la Seconde Guerre mondiale. Johnny Hallyday qu’elle allait côtoyer quelques années plus tard dans la bande de "Salut Les Copains" a lui aussi vu le jour dans la même maternité !
Elle connaît le succès dès son tout premier enregistrement en "J'suis d’accord" en 1962. Mais, contre l’attente des Disques Vogue (son label de l’époque), ce sera la face B du 45t "Tous les garçons et les filles" qui entrera dans l’histoire. Tout comme sa silhouette filiforme, androgyne et pourtant tellement féminine, qui mettait en valeur les premières robes métalliques de Paco Rabanne. A son corps défendant ou presque, Françoise Hardy devient ainsi à la fois une icône de la chanson et de la mode.
"Le temps de l’amour" sur une musique de Jacques Dutronc (quideviendra son mari 20 ans plus tard) en 1962, "Mon amie la rose" (1964),"L’amitié" (1965) ou "Comment te dire adieu" (1968) s’inscrivent parmi les plus grands succès des sixties en France. En 1966, fait rarissime, elle publie "In English" pour le marché anglais, avec notamment huit adaptations de ses propres chansons. Sans avoir l’air d’y toucher, comme à son habitude, elle prend ainsi part au Swinging London et porté sans doute les mini-jupes de Mary Quant. Damon Alban n’a que deux ans à l’époque mais la chanteuse française l’a suffisamment impressionné pour lui proposer de reprendre avec lui "To The End "originellement enregistré avec son groupe Blur en 1994.
Jusqu’en 2018, alors qu’elle souffrait déjà d’un cancer du système lymphatique, avec "Personne d’autre", elle continuera à enregistrer des refrains flirtant avec une certaine mélancolie sur des textes ciselés à la perfection. Ecrite par La Grande Sophie sur un clip réalisé par François Ozon, "Le large" résonne aujourd’hui comme un testament artistique émouvant. "Et demain tout ira bien, tout sera loin /
Là au final quand je prendrai le large / Tout sera loin, donne moi la main /
Là au final quand je prendrai le large" murmurait-elle déjà à notre oreille il y a presque six ans...
Légende : Françoise Hardy sur le plateau de l’émission de télévision Super Cool à Bruxelles (Belgique) le 9 mars 1984 (© Etienne Tordoir)