L'adieu de De Gendt au Giro, son deuxième abandon en vingt grands tours !
Thomas De Gendt, touché au genou, n'a pas pris le départ de la 16e étape du Tour d'Italie, lundi. Le coureur de Lotto Soudal a quitté le Giro à regrets et son émotion n'est pas feinte. Car abandonner n'est vraiment pas dans ses habitudes...
Il n'y a plus que deux coureurs de l'équipe Lotto-Soudal sur ce Giro. Après l'abandon de Thomas De Gendt, le vétéran spécialiste des échappées au long cours, seuls Harm Vanhoucke et Stefano Oldani peuvent encore espérer aller au bout des trois semaines de courses pour la formation belge.
Les larmes aux yeux
"Avec les larmes aux yeux et la douleur au genou, je dois dire au revoir au Giro", a regretté De Gendt (34 ans) sur Twitter. "Je n'ai pas pu courir à mon niveau normal au cours des deux dernières semaines et il n'y a pas eu d'amélioration. C'était la seule décision qui pouvait être prise en ce moment. Je suis désolé dabandonner mes deux coéquipiers."
Aux autres, les abandons discutables
Alors que l'on a assisté depuis le début de ce Giro a une série d'abandons plus que discutables pour la morale sportive, dont celui de Caleb Ewan, membre de l'équipe Lotto, justement, mais aussi à celui de Tim Merlier (épuisé mais remportant le Tour du Limbourg 7 jours après son retrait !) ou de Giacomo Nizzolo (une étape et puis s'en va !), le renoncement de Thomas De Gendt n'est pas à classer dans la catégorie des abandons circonstanciels, qui témoignent d'un mépris certain pour les organisateurs, pour le public et pour les autres membres du peloton.
Il faudra d'ailleurs sans doute, un jour, interdire aux coureurs qui ont abandonné une épreuve, sous prétexte d'épuisement, de s'aligner frais comme des gardons quelques jours plus tard pour aller glaner d'autres bouquets. Mais c'est une autre histoire et revenons-en à notre baroudeur Thomas De Gendt, qui est lui un professionnel respecté par tout le peloton.
Deux abandons en 20 grands tours
Il faut dire que son palmarès et ses états de service plaident en sa faveur. Depuis 2011, De Gendt a disputé 20 courses de 3 semaines et n'avait abandonné qu'une fois avant son retrait du Giro ce lundi. En 2019, il a même disputé et terminé les trois grands tours dans la même saison, un exploit réussi par une petite quarantaine de coureurs depuis 1935.
Voyons cela dans le détail : en huit participations au Tour de France depuis 2011, il n'a jamais abandonné, remportant au passage deux victoires d'étape sur la Grande Boucle, dont une au Chalet Reynard, à mi-pente du Mont Ventoux.
2011 : 63e
2013 : 96e
2015 : 67e
2016 : 40e, vainqueur de la 12e étape
2017 : 51e
2018 : 65e
2019 : 60e, vainqueur de la 8e étape
2020 : 52e
#TD2016 #Stage12 ???? rules on Mont Ventoux. De Gendt wins, Pauwels second. pic.twitter.com/4sIfnF8pGf
— NewsBlog (@newsblogmedia) July 14, 2016
En cinq participations au Tour d'Italie depuis 2012, De Gendt aura donc été contraint à l'abandon pour la première fois sur cette édition 2021. Rappelons qu'il a fini sur le podium du Giro (3e) en 2012 après avoir remporté l'étape-reine avec l'escalade du Mortirolo et du Stelvio.
2012 : 3e, vainqueur de la 20e étape
2014 : 65e
2019 : 51e
2020 : 41e, vainqueur du prix de la combativité
2021 : abandon (16e étape)
En sept participations à la Vuelta depuis 2012, il n'a quitté la course qu'une fois (2015), et a été exclu de l'épreuve de façon très discutable en 2013. Il compte une victoire d'étape sur le Tour d'Espagne, dont il a ramené le maillot de meilleur grimpeur en 2018.
2012 : 62e
2013 : exclu pour "remorquage" (10e étape)
2015 : abandon (14e étape)
2016 : 65e
2017 : 57e, vainqueur de la 19e étape
2018 : 67e, vainqueur du classement de la montagne
2019 : 56e
Tous les amateurs de cyclisme reconnaissent les qualités athlétiques et la force de caractère de Thomas De Gendt, auxquels il faut ajouter un panache exceptionnel. Nul doute que c'est la mort dans l'âme qu'il aura quitté ce Giro
(LB/Picture : Photo News)
Video: un des plus beaux exploits du cyclisme belge ces dix dernières années en 2012, sur le Giro, Thomas De Gendt s'échappe dans le descente du Mortirolo et s'en va conquérir un succès de prestige au sommet du mythique Stelvio. Cette année-là, il finira troisième du classement final...