L'art des phases arrêtées: Brentford s'essouffle dans la quête du maintien
En l'espace de trois saisons, les statistiques de Brentford sur phases arrêtées ont considérablement chuté. Analyse de cette régression, à l'épreuve des faits...
La clé de la survie
Lorsque Brentford a débarqué en Premier League, leur stratégie était claire : dominer sur les phases arrêtées. Les statistiques de la saison 2021/2022 corroborent cette affirmation avec un total impressionnant.
Les corners étaient alors l'arme fatale des Bees, avec 5 buts marqués dans ces situations, mais les hommes de Thomas Frank ont aussi été très performants sur les coups francs indirects, marquant pas moins de 6 buts dans cet exercice. Même observation pour les rentrées de touches, bien plus qu'une simple façon de remettre le ballon en mouvement pour Brentford, apportant 4 buts. Au total, les buts sur phases arrêtées, hors penaltys, ont constitué une part substantielle de leur total, avec 15 buts issus de ces situations, soulignant l'importance capitale de cette facette de leur jeu.
Apogée et régression
La saison suivante, en 2022/2023, Brentford est encore monté d'un cran. Leurs routines sur corners sont devenues encore plus fructueuses, doublant le total de la saison précédente avec 10 buts inscrits. Les coups francs se sont directement transformés en points, avec 5 buts dont 2 sur coup franc direct ! Dans l'ensemble, leur maîtrise était frappante, avec une augmentation de leur total à 18 buts sur phases arrêtées, une claire démonstration de leur travail et de leur concentration sur cet aspect du jeu. Brenftord a ainsi pu vivre une saison tranquille et dérouler sans stress en fin de saison.
Saison en cours - Une menace qui s'amenuise
Cette saison, cependant, la tendance n'est pas la même et révèle un problème inquiétant. Les chiffres de Brentford sur phases arrêtées ont considérablement chuté. Les corners, jadis leur principale force, n'ont rapporté que 5 buts, comme lors de leur première saison au sein de l'élite. Les coups francs directs sont restés stables, mais l’efficacité sur les coups francs indirects s’est détériorée avec seulement 1 but. Sans parler du manque de conversion sur rentrée en touche, pourtant une spécialité de cette équipe. Cette saison, le total des buts issus de phases arrêtées a presque été divisé par deux pour atteindre 8 buts, signalant une faiblesse que les adversaires de Brentford ont potentiellement décryptée et à laquelle ils se sont adaptés.
Analyse du déclin
Qu'est-ce qui cloche pour Brentford cette saison ? Les données sont éloquentes. La baisse d'efficacité sur phases arrêtées est flagrante. Sur corner, leurs tactiques semblent être devenues prévisibles ou moins novatrices, comme le montre la baisse significative du nombre de buts . Le recul de 6 à 1 but sur les coups francs indirects résulte d'un manque de précision ou de créativité, qui était présent lors des saisons précédentes. Même les rentrées de touches ont perdu de leur tranchant, contribuant à moins de buts au total.
Des joueurs qui changent
Certains changements au sein du noyau ont influé directement sur le rendement de Brentford en matière de phases arrêtées. La perte de Christian Eriksen, un maître en la matière, a été fortement ressentie : son départ a laissé un vide créatif lors des exécutions. La suspension d'Ivan Toney, crucial tant dans la finition que dans le jeu aérien, a également diminué la menace offensive de l'équipe sur ces phases. De plus, la précision moindre de Mathias Jensen sur les coups de pied arrêtés a encore ajouté à cette baisse de performance. Ces éléments combinés ont contribué à un déclin notable de l'efficacité de Brentford dans une composante du jeu qui était autrefois sa grande force.
La dépendance aux phases arrêtées pour le maintien est une lame à double tranchant pour Brentford. Si cet aspect du jeu a fait sa force, la baisse des rendements cette saison pourrait indiquer la nécessité de diversifier son approche pour marquer des buts. Les chiffres sont éloquents : Brentford doit faire évoluer ses stratégies sur phases arrêtées. Ne pas le faire serait risquer de perdre ce qui faisait autrefois une bonne partie de leur potentiel offensif.
(Vision du Jeu avec Tagtik /Image et infographie: Vision du jeu)
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