Olivier Rochus : "Un tremplin vers la confiance"
Souvent dans l'ombre médiatique de Justine, Kim et Yanina, le lutin namurois n'en a pas moins réalisé un des plus beaux exploits du tennis belge de ces dernières années. En venant à bout de Novak Djokovic, une des terreurs du circuit masculin, Olivier Rochus s'est offert le troisième numéro 2 mondial de sa carrière après Magnus Norman (Wimbledon, 2000) et Marat Safin (Wimbledon, 2002), tous battus par Oli au premier tour. Pourtant, lorsque le Serbe a remporté de justesse la deuxième manche au tie-break, pour égaliser à un set partout, peu d'observateurs auraient encore misé un penny sur les chances de notre compatriote. "J'ai essayé d'oublier. Je sentais que je jouais bien et je me suis dit "Go for it !". Le match était très serré, du fond, il ne me dépassait pas, ne servait pas trop bien et j'étais très bien dans les échanges. Je sentais aussi qu'il était un peu fatigué par la longueur des rallyes", raconte Olivier Rochus dans les colonnes du journal Le Soir. Invité à analyser les raisons de son succès, Rochus évoquait en premier lieu sa sérénité mentale. "Je n'ai pas dit un mot même quand ça n'allait pas et que j'avais plein d'occasions. Je ne me suis pas énervé et cela m'a permis de revenir. Je suis resté positif, je me suis dit que je jouais bien et que je n'avais rien à perdre. J'ai pu rester dans le match grâce à mon mental et mon état d'esprit. A part ça, j'ai bien bougé, surtout. Il a eu du mal à me dépasser. Je suis aussi assez content de mon service, il était nettement meilleur qu'en Coupe Davis." Fourbu, mais heureux, Oli ne boudait pas son plaisir à la sortie du court : "Quand on bat un numéro 2 dans un Masters Series, un gars qui vient de gagner Dubaï, qui n'a jamais lâché, qui a joué jusqu'au bout, c'est une très belle victoire. Mon niveau était là. Depuis que j'ai été opéré (NdlR : à l'épaule), ça va beaucoup mieux. J'espère que cela va être un tremplin vers la confiance. Je viens d'enchaîner deux bons matchs contre Gasquet et contre Djokovic, je vais en disputer un troisième : ce n'est que du positif. Malgré ma petite taille et le fait que je ne suis plus tout jeune, je parviens encore à battre un gars de 22 ans qui est deuxième mondial !" Il ne reste plus qu'à espérer que l'état de grâce se prolonge face au Brésilien Bellucci au prochain suivant... (LB avec lesoir.be/Picture : Belga)