Né un 22 décembre : Rick Nielsen, le guitariste aux pulls improbables de Cheap Trick
Il a vu le jour dans l’Illinois en 1948 à Rockford, une petite ville au nom prédestiné pour le futur fou furieux de la six cordes
Dans la famille Nielsen, père et mère tous deux chanteurs d’opéra s’intéressaient plus aux performances du baryton Thomas Stewart qu’aux premiers vagissements de Chuck Berry ou de Little Richard. Pendant son enfance,la famille de Rick Nielsen possédait un magasin d’instruments de musique à Rockford. C’est ainsi que le gamin s’est familiarisé avec tout ce qui passait à sa portée : à vent, à touches ou à cordes. Tout attisait sa curioisté. Très vite cependant, c’est la guitare qui a emporté ses suffrages.
Après une impressionnante série de petits groupes, il remplace un moment Todd Rundgen au sein de Nazz mais rêve toujours de fonder son propre combo avec ses potes Tom Peterson, l’implacable bassiste, et le batteur Bun E. Carlos Dès 1975, avec l’adjonction de Robin Zander alias la belle gueule de service, ils se lancent dans l'aventure Cheap Trick. D’emblée, avec ses casquettes rigolotes, ses pulls bariolés et sa fameuse guitare à cinq manches, Rick se crée un rôle de bouffon. Il n’est pas pour autant un rigolo car c'est bien lui qui compose la plupart des titres du groupe. Son jeu de guitare incisif définit aussi les contours d'un hard pop nerveux qui donnera naissance à "I Want You To Want Me" sur leur deuxième album "In Color" en 1977. Plus pop, cet anachronisme dans le répertoire est pourtant le refrain que des milliers de petites Japonaises rêveront que Robin chante rien que pour elles. En quelques mois, les 4 Cheap Trick (mais surtout Robin) ont été élevés au rang de divinités au pays du Soleil Levant. Résultat, des scènes d’hystérie collectives dignes de la Beatlemania et un album live mythique "At Budokan" (la salle de concert au centre de Tokyo) en 1978.
Evidemment, il s’avère difficile de sortir totalement indemne d’un tel tsunami. Toujours très inspirés par les Anglais de Slade (pour l’énergie) voire même les Beatles (pour certaines harmonies vocales), les deux albums suivants, "Dream Police" (1979) et "All Shook Up" (1980) maintiendront le cap avec quelques morceaux de bravoure comme "Need Your Love", "Gonna Raise Hell" ou "Love Comes Tumblin’Down" mais la magie s'est estompée. Une dizaine d’albums s’enchaînent jusque 'In Another World' en 2021 sans jamais retrouver le même succès. Pour l’anecdote, on relèvera encore "Rockford" (2006), une ode de Rick à sa ville natale, et l’inévitable (et tout aussi dispensable) "Christmas Christmas" en 2017.
Bon anniversaire Rick et… Joyeux Noël !
(AK - Photo : © Etienne Tordoir)
Photo : Rick Nielsen avec Cheap Trick sur la scène de Forest-National à Bruxelles (Belgique) le 2 septembre 1979