Salaire Schumacher : "Pour beaucoup de collègues, c'est inimaginable"
Le retour à la compétition de Michael Schumacher n'a pas fait que des heureux. Après la vague de félicitations de la veille, le comité du personnel de Mercedes a mis jeudi un terme, avec fracas, aux réjouissances, comme a pu le constater l'AFP. Il s'est ainsi insurgé contre le contrat conclu entre le pilote allemand et la nouvelle écurie de Formule 1. Selon la presse allemande, Mercedes aurait offert un salaire annuel de sept millions d'euros au septuple champion du monde, retraité des circuits depuis 2006. "C'est difficile à faire passer aux gens" et "pour beaucoup de collègues, c'est inimaginable", a déclaré le chef du comité du personnel, Uwe Werner, au quotidien Frankfurter Rundschau. "Le personnel aurait compris si Mercedes avait plutôt abandonné le marché de la Formule 1", a-t-il ajouté alors que Daimler a décidé début décembre de délocaliser une partie de la production de la berline Classe C vers les Etats-Unis pour réduire ses coûts. Norbert Haug, le vice-président de Mercedes-Benz Motorsport, a expliqué cet engagement dans la F1 "comme un investissement pour l'avenir", y voyant un moyen de vendre des voitures de la marque au grand public. Le retour de Michael Schumacher "va faire vendre de nombreuses voitures et attirer l'attention de beaucoup de monde sur les qualités de la star" de Mercedes, a-t-il souligné sur le chaîne allemande ZDF, mais son discours n'a pas convaincu le personnel. Un expert en automobile de l'université Duisbourg-Essen, Ferdinand Dudenhöffer, a d'ailleurs prévenu que l'engagement de Mercedes en Formule 1 n'était pas rentable, contribuant à "développer des coûts pour le groupe qui ne sont pas en relation avec les possibles recettes". Selon lui, "chaque véhicule doit être vendu entre 200 et 300 euros plus chers pour financer la Formule 1 chez Mercedes." (S. P. H./Picture : photo news)